La production audiovisuelle aidée par le CNC à plus de 4000 heures en 2022

La production audiovisuelle aidée par le CNC à plus de 4000 heures en 2022

12 mai 2023
Séries et TV
Prod-Audio-2022

En 2022, le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) a soutenu la production de 4 005 heures de programmes audiovisuels français. En comparaison avec l’année 2021, année marquée par le tournage de projets n’ayant pu être réalisés en 2020 en raison de la crise sanitaire, ce chiffre fait apparaître une baisse de 12,6 % (-5,8 % par rapport à 2019).


Le cumul des devis atteint 1,5 Md€, en recul de 21,6 % par rapport à 2021 et de 6,4 % par rapport à 2019.

L’ensemble des soutiens alloués à la création et à la production de programmes audiovisuels en 2022 s’élève à 214,3 M€ (y compris compléments et aides à l’écriture), une baisse de 20,5 % par rapport à 2021 corrélée à celle des devis.

Ces évolutions sont à mettre en regard des deux années (2020 et 2021) fortement impactées par la crise sanitaire qui a eu pour conséquence l’arrêt des tournages en France et à l’étranger pendant plusieurs mois. A ce titre, la comparaison des données entre 2021 et 2022 doit être analysée en prenant en compte l’année de rattrapage avec un niveau de production très élevé, notamment en fiction et en animation, que constituait l’année 2021.

La fiction demeure le premier genre aidé par le CNC avec 82,5 M€, devant le documentaire à 67,7 M€, l’animation à 35,2 M€, le spectacle vivant à 26,1 M€ et le magazine d’intérêt culturel à 2,7 M€.

Fiction : le seuil des 1 000 heures aidées à nouveau dépassé

Avec 1 083 heures en 2022, le volume de fiction aidé se maintient au-dessus des 1 000 heures pour la deuxième année consécutive, et pour la cinquième année depuis la création du fonds de soutien à la production audiovisuelle en 1986. Cela représente une baisse de 17,6 % par rapport à 2021 qui était une année record (1 314 heures), mais une hausse de 4,2 % comparé à 2019 (1 040 heures).

Les devis de fiction s’établissent à un montant total de 870,3 M€ (-21,4 % par rapport à 2021 et -2,2 % par rapport à 2019). Le coût horaire diminue de 4,6 % par rapport à 2021 pour atteindre 803,4 K€ (-6,6 % par rapport à 2019). Toutefois, le poids croissant des feuilletons dans la production, dont les coûts horaires sont relativement faibles (403,7 K€ par heure en 2022), entraîne une baisse du coût horaire global. Hors feuilletons, le coût horaire des fictions aidées reste élevé, à 1 182,7 K€ (-0,5 % par rapport à 2021) et supérieur de 1,5 % par rapport à 2019.

Les diffuseurs ont investi 538,6 M€ dans la production d’œuvres de fiction en 2022 (-17,8 % par rapport à 2021), soit un retour au niveau de 2018 (534,4 M€). La part des devis assumée par ces derniers repart cependant à la hausse en 2022 à 61,9 % (+2,7 points), grâce à la contribution des plateformes étrangères. Suite à la mise en œuvre du dispositif expérimental Fonds sélectif plateformes (qui a précédé l’ouverture au 1er janvier 2023 du fonds de soutien audiovisuel aux producteurs délégués d’œuvres audiovisuelles financées par des plateformes et des chaînes étrangères), ces opérateurs ont augmenté leurs investissements dans la production déléguée indépendante, avec 44,1 M€ en préachats en 2022 contre 2,7 M€ en 2021.

Le groupe France Télévisions reste le premier commanditaire de fiction (531 heures en 2022) et également son premier financeur (252,9 M€), devant le groupe TF1 (402 heures pour 149,7 M€).

Animation : une année 2022 dans un cycle bas de production, lié à une conjonction de facteurs

En 2022, le volume de production d’animation aidée s’établit à 221 heures, en recul de 38,1 % par rapport à une année 2021 particulièrement dynamique et de 25,0 % par rapport à 2019.

Cette baisse du volume de production peut s’expliquer par le développement de nouveaux programmes avec un plus faible nombre d’épisodes. Ces 221 heures représentent ainsi 50 programmes, un niveau proche de celui observé en 2019 (52 programmes), mais seulement 1 618 épisodes (-13,8 % par rapport à 2019) ; outre le nombre plus limité d’épisodes, la production 2022 se caractérise par un poids important des séries courtes, de moins de 8 minutes, à 40,2 % des heures aidées en 2022 (50,0 % des programmes), contre 28,7 % en 2019 (42,3 % des programmes), ce qui se traduit par un volume horaire moins important.

En lien avec la baisse du nombre d’heures aidées, le montant des devis recule à 182,3 M€ (-42,0 % par rapport à 2021, année record, et -23,2 % par rapport à 2019). Le coût horaire, lui, se maintient à un niveau élevé : 824,9 K€ (-6,3 % par rapport à 2021 mais +2,4 % par rapport à 2019).

A noter que le marché de l’animation reste pour autant dynamique en France en 2022, porté par la hausse du nombre de productions venues émarger au crédit d’impôt international et qui sollicitent le tissu productif local : de 12 en 2019 à 19 en 2022.

Documentaire : un financement qui se maintient malgré une baisse des volumes

En 2022, le volume d’heures de documentaire aidées s’établit à 1 669 heures, en recul de 10,7 % par rapport à 2021, malgré la stabilisation du périmètre du soutien du CNC au documentaire.

Les devis des documentaires atteignent 341,3 M€, soit une baisse de 7,3 % par rapport à 2021. L’apport du CNC affiche une baisse plus modérée, à 67,7 M€ (-4,2 % par rapport à 2021). L’apport horaire du CNC, en hausse constante depuis 2012 (à l’exception de 2021), progresse à nouveau, à 39,2 K€ en 2022 (+7,3 % par rapport à 2021).

En 2022, le coût horaire des documentaires continue sa progression : 204,5 K€ en 2022, en hausse de 3,8 % par rapport à 2021 et de 16,6 % par rapport à 2017. Cette augmentation est portée par les diffuseurs dont l’apport horaire progresse de 2,4 % entre 2021 et 2022 (91,5 K€), et par les partenaires étrangers qui ont largement investi dans la production documentaire à 15,2 K€ par heure en 2022 (+18,4 % par rapport à 2021), plus haut niveau historique après 2020 (15,7 K€).

Spectacles vivants : nouvelle hausse du nombre d’heures aidées

Le nombre d’heures aidées pour l’adaptation audiovisuelle de spectacles vivants atteint 776 heures et connaît une seconde année de hausse (+4,5 % par rapport à 2021) grâce à la levée globale des restrictions sanitaires imposées pendant la crise du Covid-19 et la reprise des représentations de spectacles vivants.

Les devis de ces œuvres reculent à l’inverse de 7,0 % à 93,3 M€. Le CNC et les diffuseurs ont accompagné cette reprise des adaptations de spectacles vivants respectivement à hauteur de 26,1 M€ (-2,6 % par rapport à 2021 et +8,1 % par rapport à 2019) et de 36,8 M€ (-9,9 % par rapport à 2021 et +13,3 % par rapport à 2019).

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