Panah Panahi, fils du cinéaste Jafar Panahi, a remporté la première édition du prix André Bazin dans la soirée du 28 novembre. Le jeune metteur en scène a été récompensé pour Hit the Road, son premier long métrage présenté à la Quinzaine des réalisateurs en 2021. Dans ce road-movie sorti en salle le 27 avril dernier, Panah Panahi filme, entre mélancolie et comique burlesque, le voyage d'une famille excentrique vers une destination mystère. Dans son discours de remerciements, le cinéaste a abordé les événements qui secouent l'Iran actuellement. « Je suis extrêmement honoré mais ma joie n'est pas entière. Je porte en moi cette blessure, cette douleur. Cette douleur infinie que l'on ressent, là d'où je viens. Je viens du cœur d'événements qui nous déchirent », a-t-il déclaré, avant de conclure sur une note d’optimisme : « Nous avons espoir en cette unité, en cet avenir qui peut-être chantera pour nous, les Iraniens. Je ne peux donc conclure que par le plus beau cri de l'humanité : Femme, Vie, Liberté. »
Ce discours fait également écho à sa situation familiale, notamment celle de son père Jafar Panahi, emprisonné à Téhéran depuis juillet dernier. Créé à l'initiative de la revue mensuelle des Cahiers du cinéma, le prix André Bazin a été remis à la suite des délibérations d'un jury composé de personnalités du milieu de l’art, à savoir le réalisateur Arnaud Desplechin, l’actrice Lyna Khoudri, le chorégraphe Benjamin Millepied, la directrice de la photographie Céline Bozon, la rédactrice en chef adjointe de la revue Charlotte Garson, le rédacteur en chef Marcos Uzal et l’étudiante et abonnée au magazine Zoé Lhuillier. Les jurés ont notamment loué la capacité de ce conte sur l'exil à représenter un pays de contrastes, une terre où se côtoient violence et espoir. Pensé comme une célébration de « la naissance d'un cinéaste », le prix André Bazin s'accompagne d'une aide d'un montant de 20 000 euros pour faciliter l'écriture du prochain film du lauréat.
