Ni juge, ni soumise met en lumière le travail et le quotidien d’Anne Gruwez, une juge d’instruction bruxelloise qui vogue d’une scène de crime à une audition au volant de sa 2 CV bleue. Malgré les situations difficiles dans lesquelles elle se retrouve parfois, elle ose souvent bons mots et blagues. Héroïne du quotidien dotée d’une vraie humanité, elle a été suivie pendant trois ans par Jean Libon et Yves Hinant.
Filmer Anne Gruwez n’était pas une première pour les deux hommes. Ils ont en effet déjà exploré le travail de la juge d’instruction dans deux épisodes de Strip-Tease (Le Flic, la Juge et l’Assassin puis Madame la juge), l’émission documentaire belge diffusée dans les années 1990 sur France 3. Mais cette fois-ci, Jean Libon et Yves Hinant ont fait des aventures d’Anne Gruwez un film sorti en 2018 sur les écrans. Surnommé le « premier long métrage Strip-Tease », Ni juge, ni soumise a permis aux deux réalisateurs de recevoir en 2019 le Magritte et le César du meilleur documentaire. Une belle récompense pour un projet qui a mis plusieurs années à voir le jour. « Le temps est un luxe aujourd’hui pour faire un film. Trois ans pour fabriquer le nôtre, c’était indispensable. Nous avions besoin de temps pour écrire, et apprendre à connaître un milieu, en profondeur. Il nous fallait passer du temps avec les personnages, le temps que les situations changent, et que nous soyons toujours là, au bon moment. Au fil du temps, dans notre film noir, drôle, cruel et grinçant, s’est dessinée une réalité qui n’a rien à envier à la fiction », expliquent-ils ainsi dans leur note d’intention.
Pour transposer l’âme de Strip-Tease sur grand écran, le duo a choisi d’ajouter une touche de polar en suivant, en guise de fil rouge, « la résolution d’un Cold Case » : les meurtres sauvages - et non résolus encore – de deux prostituées au cœur de beaux quartiers du centre de Bruxelles. « Quoi de plus excitant qu’un polar ? Pas seulement qu’il aiguise notre curiosité macabre sur l’âme humaine, mais aussi parce que c’est souvent dans l’histoire d’un crime qu’on peut voir à la loupe la société dans laquelle on patauge. Dans un polar, l’histoire est le plus souvent un prétexte qui nous amène à décrire les turpitudes de l’âme humaine », concluent-ils.
Ni juge, ni soumise est à (re)découvrir ce mercredi 6 mars à 21h05 sur Canal +.