Quand vous entendez les trois mots « musique de film », quel est le premier auteur qui vous vient à l’esprit ?
Je pense à beaucoup d’entre eux, mais immédiatement à Ennio Morricone, qui fut un authentique cinéaste, c’est-à-dire quelqu’un qui a réellement co-écrit les films qui lui ont été confiés. Sa contribution à la narration cinématographique a fait la grandeur de son œuvre. Il a ouvert la voie à des générations de compositeurs en écrivant des musiques qui vivront à jamais en dehors des films pour lesquels elles ont été écrites.
Dans l’histoire de la Sacem, qui sont les noms qui vous viennent à l’esprit ? Qui ont été les compositeurs et compositrices dont la relation à la Sacem a participé à la reconnaissance de cet art particulier ?
De nombreux compositeurs, membres de la Sacem se sont engagés pour la défense de la musique au cinéma. Jean Claude Petit, qui fut mon prédécesseur à la Présidence du conseil d’administration de la Sacem, s’est battu toute sa vie, et continue de le faire, pour promouvoir et défendre la musique en général, et la musique de film en particulier ainsi que ceux qui la créent. Certaines compositrices se battent également courageusement pour que davantage de femmes puissent vivre de ce métier.
Quelle est pour vous la spécificité de la musique destinée à renforcer le propos d’une réalisatrice ou d’un réalisateur ? Quels talents spécifiques vous semblent requis ?
Le cinéma d’aujourd’hui laisse souvent peu de temps au développement de thèmes musicaux et de mélodies… Dès lors, le sens du rythme, celui du leitmotiv, la capacité à installer rapidement un climat et la maîtrise de la matière sonore deviennent de nouvelles qualités importantes des compositeurs…
Un savoir-faire français en matière de bande originale a depuis longtemps été célébré dans le monde. A l’heure où les œuvres circulent plus que jamais, et rayonnent partout, comment la Sacem peut-elle accompagner les compositeurs et compositrices ?
L’école française de la musique de film est effectivement reconnue et récompensée depuis longtemps à l’international. La Sacem doit continuer d’aider les compositeurs à s’exporter… Si nous voulons être davantage présents sur certains territoires, il faut aussi savoir adopter les codes de la production musicale locale. C’est vrai en fiction, mais également pour nos films d’animation, qui font d’ailleurs de belles carrières à l’export.