En quelques mois, Thomas Pesquet est passé de la case « astronaute français » à « héros des temps modernes ». Et ce grâce à un voyage spatial qui a fait rêver des millions de curieux. De novembre 2016 à juin 2017, l'astronaute de l'Agence Spatiale Européenne a regardé la Terre d'en haut, depuis la Station Spatiale Internationale. Après avoir partagé avec les Français son expédition, via les réseaux sociaux, Thomas Pesquet a accepté de faire vivre une nouvelle aventure aux amateurs.
C'est à Dieppe que donnera rendez-vous prochainement l'astronaute : il a accepté d'être le parrain d'une des salles du complexe de cinéma qui ouvrira en juin 2019 dans l'ancienne Halle à tabac. «C'est l'un des héros locaux. C'est quelqu'un d'éminemment exceptionnel », explique au CNC Jean-Edouard Criquioche, propriétaire de ce nouveau cinéma dont les travaux devraient démarrer à la fin de l'été.
Né à Rouen le 27 février 1978, Thomas Pesquet, fils d'enseignants, a en effet grandi à Dieppe. C'est d'ailleurs dans cette ville, au lycée Jehan Ango, qu'il a décroché son bac mention bien en 1996 avant de rejoindre Rouen pour suivre une classe préparatoire puis Toulouse pour faire des études d'ingénierie aéronautique. «En France, nous avons des opportunités. J'habitais au beau milieu de la Seine-Maritime. J'ai pu faire des études grâce à l'école gratuite et ainsi, pas à pas, réaliser mes rêves. Ce n'est pas parce qu'on est de Dieppe qu'on ne peut pas être musicien, acteur ou astronaute. Rien n'est facile mais tout est possible », a-t-il d'ailleurs lancé en octobre 2017 dans la cour de son ancien lycée, lors de son retour triomphal à Dieppe.
«On voulait donner une identité au lieu, que les Dieppois puissent se l'accaparer. Donner une salle au nom de l'enfant du pays, c'était intéressant. Il a eu la gentillesse d'accepter alors qu'il doit avoir de nombreuses sollicitations. Pour nous, c'est une marque de son attachement à la ville », ajoute cet amoureux de cinéma également exploitant du cinéma Le Rex à Dieppe et propriétaire des cinémas Gaillon dans l'Eure et Grand Forum à Louviers.
Une vraie immersion dans le voyage de Thomas Pesquet
Cette salle devrait pouvoir accueillir 240 personnes au total. «Côté technique, on a prévu le top du top. Ce sera vraiment notre vaisseau amiral en termes de technicité : projecteurs laser, son Dolby Atmos, système 4D dynamique», précise Jean-Edouard Criquioche. Et ce n'est pas tout puisqu'un vrai univers sera décliné dans cette salle. «L'idée, ce n'est pas juste de faire une plaque Thomas Pesquet », poursuit-il en confiant s'être inspiré de Disney et ses parcs d'attractions. «Avant d'arriver au manège, il y a un cheminement qui permet d'immerger le spectateur. Dans notre salle de cinéma, il n'y aura pas de simple sas. On va pouvoir présenter en images les clichés que Thomas Pesquet a fait là-haut. On mettra en bande-son les conversations qu'il avait avec la base pour immerger le spectateur », détaille-t-il.
Au sein même de la salle, l'ambiance spatiale sera au rendez-vous. «Il n'y aura pas de scène à proprement parler. Ce sera un quart ou un huitième de globe terrestre qui représentera ce que Thomas Pesquet voyait, les vues satellites de la planète quand on est plongés dans le noir et qu'on voit les villes éclairées », souligne Jean-Edouard Criquioche. Avant chaque film, les spectateurs devraient également pouvoir découvrir une «animation vidéo ». «Le but du jeu, c'est de faire participer cette scène et l'étendre à l'écran », conclut le propriétaire des lieux.
Cette salle Thomas Pesquet n'est pas le seul dispositif prévu pour attirer en nombre les spectateurs. L'une des salles du complexe aura en effet droit à une « programmation participative d'art et essai ». « On a lancé ça à Louviers il y a deux ans, et on adapte le concept à Dieppe. On donne les clés à une association locale et c'est au public, féru d'art et essai, de choisir les films qu'on va projeter. (…) On donne la clé de la programmation au public. »