Dix films sur la Révolution française

Dix films sur la Révolution française

13 juillet 2023
Cinéma
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« Les Adieux à la reine » de Benoît Jacquot - Capelight pictures
« Les Adieux à la reine » de Benoît Jacquot Capelight pictures

Alors que le 14 juillet ravive les idéaux de liberté, d’égalité et de fraternité, retour sur ces films qui ont mis la Révolution française à l’honneur. Une immersion au cœur de l’histoire.


La Marseillaise de Jean Renoir - 1938

Alors que se répand en France l’annonce de la prise de la Bastille, un groupe de Marseillais s’organise pour faire la révolution. Via cette histoire, produite par la Societé d'exploitation et de distribution de films (SEDIF), Jean Renoir met en lumière dans La Marseillaise la Révolution française et la période de 1789 à 1792. Porté par Pierre Renoir, Lise Delamare et Léon Larive, ce film sorti en 1938 a été tourné en pleine période du Front populaire. Financé en partie grâce à une souscription publique de la CGT, il a divisé les médias à sa sortie par son côté politique et ses partis pris. Mettant à l’honneur des personnages « normaux » et laissant de côté les figures historiques telles que Rouget de Lisle, compositeur de La Marseillaise, Jean Renoir signe une œuvre réaliste, tout en faisant le parallèle, en second plan, avec la France du Front Populaire.

Marie-Antoinette, reine de France de Jean Delannoy - 1956

Rassemblant Michèle Morgan, Richard Todd et Jacques Morel, cette coproduction Les Films Gibé et Franco-London Films suit le destin hors-norme de Marie-Antoinette, de son arrivée à la cour de France à son décès sur l’échafaud. Il met notamment en lumière sa passion amoureuse pour l’officier suédois Axel de Fersen. En compétition lors du Festival de Cannes 1956, la réalisation de Jean Delannoy mélange romance et film historique. Ce dernier n’a pas été le seul à consacrer un film à Marie-Antoinette. En 2006, Sofia Coppola a propulsé Kirsten Dunst dans la peau de la reine française dans une œuvre pop et contemporaine.

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Les Mariés de l’An II de Jean-Paul Rappeneau - 1971

Comédie légère sur fond historique, Les Mariés de l’An II suit les aventures de Nicolas Philibert, un roturier de Nantes qui s’est exilé en Amérique. Alors qu’il souhaite épouser une riche héritière, il est contraint de rentrer en France pour divorcer de sa première femme, Charlotte. Mais la Révolution qui fait rage dans le pays complique ses recherches. En compétition au Festival de Cannes 1971, cette production Gaumont rassemble Jean-Paul Belmondo, Marlène Jobert, Sami Frey et Michel Auclair. Ce film d’aventure historique au ton burlesque, qui a mis cinq ans à voir le jour, est une comédie marquée par un casting s’en donnant à cœur joie.

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La Nuit de Varennes d’Ettore Scola - 1982

Présent en compétition officielle au Festival de Cannes 1982, La Nuit de Varennes d’Ettore Scola plonge au cœur de la France de 1791. Une coproduction Gaumont et Cinéproduction avec Jean-Louis Barrault, Marcello Mastroïanni et Harvey Keitel. En pleine nuit, un carrosse transportant Louis XVI et Marie-Antoinette quitte discrètement le Palais-Royal en direction de l’Est. Une scène à laquelle assiste Nicolas Restif de la Bretonne, un écrivain libertin. Ce dernier, qui se lance à leur poursuite, croise en chemin le chevalier Casanova. Les deux hommes attrapent une diligence dans laquelle a déjà pris place une comtesse. S’engage alors, entre tous les passagers, une grande conversation sur leurs idées politiques respectives. Un postulat qui est l’occasion, pour le réalisateur Ettore Scola, de faire une belle leçon d’histoire en mettant en lumière un monde en mutation.

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Danton d’Andrzej Wajda - 1982

Gérard Depardieu enfile le costume de Danton pour Andrzej Wajda dans ce long métrage qui a reçu le Prix Louis Delluc en 1982, le César du meilleur réalisateur en 1983 et le BAFTA Award du meilleur film non anglophone en 1984. Cette coprodution Gaumont et Les Films du Losange, sortie en 1982, suit le retour de Danton à Paris en 1793. Ce dernier quitte en effet Arcy-sur-Aube, inquiet de la tournure que prend la Révolution. Aidé du journaliste Camille Desmoulins, il prend la tête d’un parti dénonçant la Terreur et prônant la négociation avec l’ennemi. Une position qui le contraint à affronter Robespierre, son ancien compagnon de lutte. Mettant en opposition deux visions de la Révolution, Andrzej Wajda signe une œuvre historique qui n’est pas sans rappeler le contexte politique polonais de l’époque, avec la répression et l’État de siège instauré dans le pays entre 1981 et 1983. Une situation combattue notamment par l’insurrection ouvrière polonaise.

Chouans ! de Philippe de Broca - 1988

Philippe Noiret, Lambert Wilson, Roger Dumas, Sophie Marceau et Stéphane Freiss sont réunis dans ce film produit par Partner's production. Un long métrage qui narre, à la fin du XVIIIe siècle, l’histoire de la famille du comte Savinien de Kerfadec dont les enfants sont partagés entre les élans révolutionnaires et la résistance des royalistes. Nommé au César des meilleurs costumes en 1989 - une cérémonie qui a permis à Stéphane Freiss d’obtenir le prix du meilleur espoir masculin -, Chouans ! est également sorti en version longue sur le petit écran. La réalisation de Philippe de Broca réunit un casting de choix dans cette fresque familiale qui se permet certaines libertés historiques.

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La Révolution française de Robert Enrico (partie 1) et Richard T. Heffron (partie 2) - 1989

Échec commercial à l’époque, ce film historique réalisé pour le bicentenaire de la Révolution française a bénéficié d’importants moyens : un budget de plus de 300 millions de francs (près de 58 millions d’euros), 6 mois de tournage, 15 000 costumes, 200 comédiens dont François Cluzet (Camille Desmoulins), Jane Seymour (Marie-Antoinette), Christopher Lee (Charles-Henri Sanson), Andrzej Seweryn (Robespierre) et Michel Galabru (l’abbé Jean-Sifrein Maury)… Divisée en deux films - Les Années lumière et Les Années terribles -, cette fresque se veut une reconstitution fidèle de la Révolution française. Proche du documentaire, le film, nommé en 1990 pour le César des meilleurs costumes, évoque avec précision les événements de l’époque, en montrant malgré tout un certain parti pris pour Danton. Une coproduction internationale signée Les Films Ariane, Films A2, Laura Films (France), Antea Srl (Italie), Les Productions Alliance (Canada) et Alcor Films (Allemagne).

L’Anglaise et le duc d’Éric Rohmer - 2001

Dans ce film, avec au casting Jean-Claude Dreyfus, Lucy Russell et Rosette, Éric Rohmer raconte la Révolution française par le biais de Grace Elliott, une Anglaise royaliste très proche du Duc d’Orléans qui soutient de son côté les idées révolutionnaires. Nommée à deux reprises aux César 2002 (catégories meilleurs costumes et meilleurs décors), la troisième réalisation en costumes d’Éric Rohmer est un petit ovni dans le monde des films historiques. Adapté des mémoires de Grace Elliott, ce long métrage a pour décor des toiles de Paris réalisées par Jean-Baptiste Marot. Les comédiens, qui ont tourné devant un fond vert, ont été incrustés numériquement sur les peintures. Une singularité graphique qui est l’un des atouts de cette œuvre esthétique coproduite par la Compagnie Éric Rohmer, Pathé Films et France 3 Cinéma.

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Les Adieux à la reine de Benoît Jacquot - 2012

Prix Louis Delluc 2012 du meilleur film, Les Adieux à la reine a reçu trois César en 2013 (meilleurs décors, costumes et meilleure photographie) sur 10 nominations (notamment dans les catégories meilleur film, réalisateur, montage et meilleure adaptation). Rassemblant Léa Seydoux, Diane Kruger, Virginie Ledoyen, Xavier Beauvois et Michel Robin, Benoît Jacquot raconte l’histoire de Sidonie Laborde, jeune dame de compagnie dévouée à la Reine. Lorsque l’annonce de la prise de la Bastille arrive à Versailles, certains membres de la cour commencent à s’enfuir. Sidonie, qui se pense protégée par Marie-Antoinette, préfère ne pas croire en cette nouvelle. Adapté du livre du même nom de Chantal Thomas, le film se focalise sur les quatre jours qui ont fait basculer la France en 1789. Tourné en grande partie au sein même du Château de Versailles, cette production GTM Productions s’éloigne des codes traditionnels des films historiques grâce à une touche très contemporaine et une œuvre mettant la femme à l’honneur.

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Un peuple et son roi de Pierre Schoeller - 2018

Dernier né dans la longue liste des films consacrés à la Révolution française : Un Peuple et son roi de Pierre Schoeller. Dans ce long métrage, porté par Gaspard Ulliel, Adèle Haenel et Olivier Gourmet, le réalisateur suit les trajectoires de figures historiques (Louis XVI incarné par Laurent Lafitte, Robespierre par Louis Garrel…) et de révolutionnaires du peuple. Une fresque historique mettant en lumière la situation en France entre 1789 et 1793. « Je n’imaginais pas que ça prendrait sept ans de ma vie. Que ce serait aussi dur, aussi épuisant, et surtout aussi passionnant », a confié le cinéaste. Pour son premier film historique, produit par Archipel 35 / Archipel 33, Pierre Schoeller a travaillé avec de nombreux historiens – dont Arlette Farge, Guillaume Mazeau et Timothy Tackett – afin de reconstituer avec précision cette époque marquante de notre histoire.