A 49 ans, Dominique Boutonnat est un producteur et spécialiste du financement de la création cinématographique et audiovisuelle. Il est diplômé en droit et histoire, titulaire d’un 3ème cycle en économie de Sciences Po Paris.
Après avoir occupé durant plus de 10 ans des postes à responsabilités chez Axa (Ressources Humaines et Directeur des fonctions supports du siège), il choisit en 2005 de se consacrer au financement de la création cinématographique et audiovisuelle. Dès 2010, il étend le dispositif ISF-PME (réduction d’impôt proportionnelle aux sommes investies dans le financement de PME) au financement du cinéma. A son initiative, les fonds créés sont intervenus dans la coproduction, la codistribution, le développement, l’investissement en catalogues et la co-exploitation de projets d’une grande diversité dans l’ensemble du secteur.
Depuis près de 15 ans, tout au long de son parcours dans la filière du cinéma et de l’audiovisuel français, en tant que producteur délégué, producteur associé, producteur exécutif ou gestionnaire de fonds, Dominique Boutonnat a contribué à la création et au développement d’environ 250 projets cinématographiques et audiovisuels particulièrement divers.
Par exemple, Cleveland contre Wall Street de Jean-Stéphane Bron (2010), L’Arnacœur de Pascal Chaumeil (2010), Polisse de Maïwenn Le Besco (2011), Et maintenant, on va où ? de Nadine Labaki (2011), Intouchables d’Éric Toledano et Olivier Nakache (2011), Traviata et nous de Philippe Beziat (2012), Les Chevaux de Dieu de Nabil Ayouch (2013), Le Passé d’Asghar Farhadi (2013), Foxfire de Laurent Cantet (2013), Un beau dimanche de Nicole Garcia (2014), Jacky au Royaume des filles de Riad Sattouf (2014), Les Combattants de Thomas Cailley (2014), La Belle saison de Catherine Corsini (2015), Réparer les vivants de Katell Quillévéré (2016), Les Malheurs de Sophie de Christophe Honoré (2016), Le Jeune Karl Marx de Raoul Peck (2017), En liberté ! de Pierre Salvadori (2018), Le Chant du loup d’Antonin Baudry (2019)…
« Face aux grands bouleversements auxquels sont confrontés le cinéma et l’audiovisuel français, je suis honoré de présider le CNC, pour œuvrer, dans le dialogue et la concertation avec l’ensemble des professionnels, aux évolutions nécessaires des prochaines années. Celles-ci vont contribuer à préserver, renforcer et développer notre modèle, unique et envié du monde entier, dédié à la création dans toute sa diversité », précise Dominique Boutonnat.
Le Gouvernement l’a chargé de deux missions successives sur le financement de la création en 2018 et 2019.
Remis le 13 mai 2019, le rapport sur le financement privé de la production et de la distribution cinématographiques et audiovisuelles a mis en perspective plusieurs axes et propositions, à courts et moyens termes, pour mieux structurer la filière, renforcer la transparence du secteur et développer les capacités d’investissements des entreprises.
Dans le prolongement de ce premier rapport, le Président de la République a annoncé la création, avec l’engagement de la BPI et de l’IFCIC, d’un fonds de capital investissement public de 225 M€ pour renforcer les fonds propres des entreprises des industries culturelles, et le développement des prêts participatifs dans le secteur.
Dans le cadre de sa deuxième mission, Dominique Boutonnat a ensuite conduit avec Laetitia Recayte, dans la perspective de la transposition de la directive européenne sur les services de média audiovisuels (SMA), une mission de concertation et de proposition portant sur le futur cadre juridique applicable aux éditeurs de services de médias audiovisuels.
En effet, « l’encouragement de nouveaux dispositifs financiers privés est essentiel, alors que tout le secteur connait une transformation radicale des usages, une révolution technologique, une diminution des investissements traditionnels, et une concurrence internationale exacerbée, avec l’irruption des nouvelles plateformes numériques dans l’écosystème économique et culturel. L’enjeu des prochaines années, c’est de soutenir nos créateurs, protéger et défendre notre autonomie pour faire rayonner nos œuvres et projeter nos valeurs à l’international », souligne le Président du CNC.