Un outil au service d’une cause : en traitant de thématiques comme la justice sociale, les droits humains, l’inclusion ou encore la défense de l’environnement, les documentaires dits « d’impact » peuvent contribuer par la force de leur récit à faire bouger les lignes. Dans cette optique, l’appel à projets IMPACT, piloté par le FIPADOC, le festival international du film documentaire de Biarritz, et doté par le CNC, en partenariat avec les diffuseurs ARTE France, Canal + et France Télévisions, vise à soutenir les campagnes d’impact qui accompagnent la production de documentaires engagés.
Comme annoncé en janvier 2023 au FIPADOC, qui dès sa création en 2019 a fait de l’impact un axe essentiel à valoriser, cet appel à projets doit permettre aux producteurs de développer une véritable stratégie et de construire une campagne d’impact adaptée à la thématique et à l’ambition de l’œuvre, et ce en dehors du circuit classique de diffusion. Concrètement, il peut s’agir de mener des actions de plaidoyer autour de l’œuvre, de mobiliser des financements de fondations ou encore d’accoler le projet documentaire au travail d’une association. À titre d’exemple, le documentaire Numéro 387, disparu en Méditerranée de Madeleine Leroyer (2019, Little Big Story/ARTE) a donné naissance à la campagne #Unnompourchacun dont le but était de sensibiliser le public, les institutions et les États au travail d’identification des corps de migrants disparus en mer.
Structurer le secteur et développer de nouvelles pratiques
Depuis quelques années, les initiatives en faveur de l’accompagnement des démarches d’impact se multiplient témoignant d’un intérêt croissant des marchés, festivals, producteurs et diffuseurs pour le sujet. De manière à déployer une stratégie efficace et durable, celle-ci doit se penser dès la phase de production bien en amont de la diffusion de l’œuvre. Cet appel à projets a ainsi vocation à structurer plus largement l’écosystème audiovisuel autour de ces questions et à accompagner au mieux le développement de nouvelles pratiques professionnelles, à l’image du métier d’« Impact Producer », peu développé en France contrairement aux États-Unis, à la Grande Bretagne ou aux pays scandinaves.
Pour prétendre à ce nouveau dispositif, le projet défendu doit se trouver en développement avancé ou en production, et être de nationalité française (société de production établie en France). Il doit impliquer l’un des diffuseurs partenaires de l’opération (ARTE France, Canal + et France Télévisions) par un contrat de préachat, une convention de développement ou au minimum une lettre d’engagement. L’aide accordée pour cet appel à candidatures ne pourra excéder le montant de 8 000 euros par projet. Elle sera complétée d’un montant au moins équivalent par l’un des diffuseurs cités précédemment qui s’engage donc à financer au minimum la même somme que celle attribuée par cet appel à projet.
Les dépenses liées à la campagne d’impact doivent être strictement distinctes de celles de la production de l’œuvre. Les deux budgets doivent être fournis séparément (se référer à la liste des pièces à fournir). Six projets de campagnes de documentaires d’impact seront choisis à l’issue de cet appel à projet, soit deux par diffuseur (ARTE France, Canal + et France Télévisions). Les résultats seront annoncés début mai.
