Bilan de la production audiovisuelle française en 2012

Bilan de la production audiovisuelle française en 2012

23 avril 2013
blanchot_une.jpg

En 2012, le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) a soutenu la production de 5 151 heures de programmes audiovisuels français (+6,2 % par rapport à 2011). La production audiovisuelle aidée atteint un niveau inégalé depuis la création du fonds de soutien en 1986. Cette évolution s’explique par la croissance des volumes de production dans le documentaire, et, dans une moindre mesure dans le spectacle vivant et le magazine d’intérêt culturel.
 
Malgré cette hausse des volumes, le montant total des devis baisse ainsi pour la première fois depuis 2007, tout en restant à un niveau élevé, 1,4Md€ (-4,9%). Les apports des diffuseurs suivent une tendance similaire, en retrait par rapport à 2011 (-5,2%) mais proches de 800M€. L’apport du CNC est de 242M€ au total, dont 226M€ pour les seules aides à la production du COSIP.
Même si les investissements des chaînes de la TNT ont doublé entre 2011 et 2012, leur montant reste très faible en valeur absolue, et ces nouvelles chaînes contribuent aux importations bien plus qu’aux exportations de programmes nationaux. De trop faibles obligations d'investissement dans la production patrimoniale inédite leur sont appliquées : les nouvelles chaînes de la TNT représentent 16% des recettes publicitaires nettes, 21% de part d’audience et seulement 4,1% des apports dans la production audiovisuelle
 
Fiction : forte progression des formats courts et stabilité des volumes
Le volume d’œuvres de fiction produites est stable à 768 heures (-0,8 %). Les devis des programmes de fiction diminuent de 11,3 % à 667,4 M€, soit un coût horaire moyen en baisse de 10,5 % à 869,5 K€, en raison notamment de la forte progression (+64,7 %) des volumes de format court (175 heures dont 151 heures de séries). Les apports des chaînes de télévision baissent de 12,9 % à 467,5 M€. Les apports du CNC diminuent dans une proportion moindre, la réforme des modalités du soutien à la production commençant de produire ses effets tant sur les séries de journée et de première partie de soirée que sur les séries longues de prime time. Cette réforme est un des volets du plan d’action en faveur de la fiction, annoncé l’an dernier par le CNC, qui comportait également la relance du fonds d’aide à l’innovation audiovisuelle, un soutien renforcé aux actions de formation du CEEA (Conservatoire Européen d'Ecriture Audiovisuelle) et l’ouverture de la Fémis à l’écriture de séries audiovisuelles dès la rentrée de septembre 2013.
 
Documentaire : poursuite de la hausse des commandes des chaînes privées de la TNT gratuite
En 2012, 2 921 heures de documentaire bénéficient du soutien financier du CNC (+9,6 % par rapport à 2011), soit le niveau le plus élevé depuis la création du fonds de soutien audiovisuel. Près des deux tiers (64,4 %) de cette croissance s’expliquent par la progression toujours forte des volumes de commandes des chaînes privées de la TNT gratuite (+165 heures). France Télévisions augmente également ses commandes en 2012 (+161 heures). Avec 223,3 M€ en 2012, les investissements des diffuseurs progressent de 17,9 %, tirés notamment par les apports de France Télévisions dans les documentaires de première partie de soirée. Les subventions du CNC s’élèvent à 87 M€ en 2012, en hausse de 8,3 % par rapport à 2011. Leur part dans le financement total du genre est de 19,1 % en 2012 (20,7 % en 2011).
 
Animation : entrée en phase basse du cycle de production
Le volume d’œuvres d’animation aidées baisse de 16% à 298 heures. L’année 2012 annonce l’entrée dans une phase basse du cycle de production, conformément à ce qui est généralement observé sur le genre de l’animation. Les devis diminuent de 16,3 % à 181,8 M€, soit un coût horaire stable (-0,9 %) à 609,2 K€. Le format court devient le principal format d’animation en 2012 avec 42% du volume (26,8 % en 2011). Les investissements des diffuseurs s’élèvent à 49,7 M€ (-14,2 % par rapport à 2011) mais leur apport horaire est stable. Les aides du CNC diminuent de 12,6 % à 36,8 M€ en 2012, mais l’apport horaire du CNC est en progression de 20% à 103,9 K€ en moyenne (86,6 K€ en 2011). Les apports étrangers dans la production d’animation diminuent de 31% à 42M€ en 2012. Ils couvrent 23,1 % des devis du genre (28% en 2011).
 
Spectacle vivant : nouvelle progression des volumes, tirée par les captations pour Internet
Le nombre d’heures de production de captations et recréations de spectacle vivant enregistre une nouvelle hausse à 697 heures (+12,2 % par rapport à 2011). La quasi-totalité de cette croissance est le fait des captations à coûts de production réduits à destination des services en ligne sur Internet et, dans une moindre mesure, des chaînes locales. Le coût horaire moyen des œuvres est ainsi en recul de 11,4 % (à 131,7 K€) alors que les devis sont stables (-0,6 %) à 91,8 M€. Les investissements des chaînes diminuent légèrement (-1,3 %) à 32,5 M€. La part des aides du CNC dans le financement du genre se renforce à 28,8 % en 2012 (26,3 % en 2011) pour un apport horaire moyen en baisse de 3,4 % à 37,7 K€.