« Nous avons accoutumé, ici, d’embrasser large. Cette année, je l’admets, nous n’avons pas eu froid aux yeux ». Ces mots de Jean-Noël Jeanneney, président d’honneur cette année témoignent bien de l’ambition démesurée de cette édition : capturer l’esprit d’un siècle entier, le XIXème, à travers la sélection d’une cinquantaine de films.
Ce siècle c’est celui du romantisme et des Lumières, des inventions et des découvertes, de la vapeur à l’électricité en finissant par la naissance du cinéma. Un siècle décisif, donc, mais dont le désir de s’y repencher des organisateurs du festival est justement motivé par la menace de son oubli. « Depuis l’invention du cinéma et le développement de la télévision et enfin d’internet, les XXe et le XXIe siècles ont envahi notre imaginaire visuel jusqu’à finir par occulter le XIXe, pourtant si bien décrit par une littérature classique qu’on lit de moins en moins », regrette ainsi Alain Rousset, président du festival.
C’est contre cette perdition que la manifestation va lutter à l’aide d’une sélection pléthorique et hétéroclite de longs métrages de toutes les époques et toutes les origines. On pourra ainsi autant y voir l’adaptation muette du Bonheur des dames (1929) par Julien Duvivier que l’épique Guépard (1963) de Luchino Visconti, le western révisionniste Little Big man (1970) d’Arthur Penn ou encore le biopic Mary Shelley (2017) d’Haïfaa Al Mansou. En complément de ce voyage dans le temps cinématographique, de multiples débats et rencontres autour du XIXe siècle auront lieu, parmi lesquels un « café historique » sur la Russie des tsars, un « café polar » sur la naissance du roman policier et de nombreux débats avec la revue Histoire sur des sujets aussi variés que l’âge industriel, la mondialisation et la lutte des classes.
Enfin, en parallèle de cette programmation thématique, il sera également possible de découvrir des films n’y étant pas rattachés. Entre autres, une compétition fiction où seront diffusés en avant-première L’Evènement d’Audrey Diwan, Le Diable n’existe pas de l’iranien Mohammad Rasoulo ou bien encore Où est Anne Frank d’Ari Folman.