Budd Boetticher, le réalisateur de « Sept hommes à abattre », honoré à la Cinémathèque française

Budd Boetticher, le réalisateur de « Sept hommes à abattre », honoré à la Cinémathèque française

24 mai 2022
Cinéma
L'acteur Lee Marvin dans « Sept hommes à abattre » de Budd Boetticher.
L'acteur Lee Marvin dans « Sept hommes à abattre » de Budd Boetticher. Batjac Productions

Du 2 juin au 1er juillet 2022, la Cinémathèque française consacre une rétrospective à cette figure majeure du western indépendant, passé par la tauromachie et la réalisation de films de série B.


La vie rocambolesque de Budd Boetticher aurait très bien pu être le pitch d'une production hollywoodienne. Tout d'abord toréro au Mexique, le jeune Oscar Boetticher Jr. revient aux États-Unis après un grave accident dans l'arène. Il est engagé comme consultant sur le drame tauromachique Arènes sanglantes (1941) avant d'entrer, une année plus tard, à la Columbia Pictures. Là-bas, il enchaîne les films de série B sans grandes ambitions avant de s'inspirer de sa propre expérience pour réaliser La Dame et le Toréador en 1951. Il devient ensuite un maître du western austère avant de sombrer avec son dernier projet, Arruza, sur le célèbre toréador Carlos Arruza en 1972. Une déconvenue relatée dans le documentaire Les années Arruza (1996) d'Emilio Maillé, diffusé en clôture de la rétrospective qui lui est consacrée à la Cinémathèque française prochainement. Ce cycle débutera avec la diffusion d'un des westerns les plus emblématiques de sa filmographie, La Chevauchée de la vengeance (1959), avec Randolph Scott, Karen Steele et Lee Van Cleef en chef de gang sanguinaire. Trois ans plus tôt, Boetticher réalisait son film référence, Sept hommes à abattre, l'histoire d'un ancien shérif obsédé par l'idée de venger la mort de sa promise.

La thématique de la revanche lézarde l'œuvre de Budd Boetticher du Tueur s'est évadé (1956), où un criminel s’échappe de prison afin de se venger du policier qui l'a arrêté et a tué sa femme accidentellement, à Decision at Sundown (1957), dans lequel le maire d’une ville de l’ouest américain se retrouve accusé d'avoir causé la mort d'une femme, dont le veuf réclame vengeance. Impossible d'évoquer le cinéma de Boetticher sans mentionner sa fructueuse collaboration avec l'acteur Randolph Scott, avec qui il tourne sept westerns, comme Comanche Station en 1959. Ce long métrage aux paysages arides et dépouillés sera projeté dans la foulée d’une discussion avec l'auteur Pierre Gabaston. Si cette rétrospective permet de se familiariser avec les chefs-d’œuvre d’un des pontes du western, elle propose également de découvrir des entrées méconnues et balbutiantes de son catalogue, à l'instar des films noirs One Mysterious Night (1944) et Escape in the Fog (1945).