Figure classique du comique circassien réinvestie par le cinéma, la course poursuite y acquiert dès les débuts du cinéma une dimension spatiale documentaire qui aujourd’hui en fait plus le charme que le comique de situation. La mise en scène de ces poursuites « en cascade » a en effet obligé les équipes à sortir des studios et ce sont donc les marges de la capitale sur lesquelles ils étaient installés qui se découvrent devant la caméra. Petites rues de banlieue, contreforts des fortifications et « zone » sont les terrains de prédilection de ce cinéma du mouvement. Une occasion de découvrir ces paysages rarement retenus comme décors des films de fiction ou de documentaires jusqu’aux années 1920. Un paysage « début de siècle » à découvrir avec délectation. Parmi ces films, deux ont été retrouvés et restaurés grâce à la Filmoteca de la Unam de Mexico : preuve de la collaboration internationale entre institutions patrimoniales et de la circulation à travers le monde des films français dès le début du XXe siècle. Une occasion aussi de se rendre compte des ravages que le temps impose aux pellicules. Deux de ces courtes bandes portent douloureusement traces de décomposition et de moisissures que malheureusement le restaurateur ne peut gommer. C’est alors la poésie de la ruine qui s’insinue dans l’image.
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