Grand résistant puis diplômé de l’ENA, Pierre Viot est conseiller maître à la Cour des Comptes avant d’être nommé directeur du CNC en 1973, poste qu’il occupe jusqu’en 1984.
Sous la direction de Pierre Viot, le CNC doit faire face au conflit naissant entre le cinéma et la télévision. En effet, l’éclatement de l’ORTF en 1974 en sept sociétés de programme redéfinit les relations entre cinéma et télévision. Des règles établissent désormais la diffusion d’un pourcentage de films français et les conditions d’occupation de l’écran, le week-end.
Pierre Viot s’attèle également à définir nouvelle dynamique du financement du cinéma et participe activement aux débats sur l’exception culturelle.
Durant ces onze années passées à la direction générale du CNC, de 1973 à 1984, cet insatiable érudit a accompagné avec enthousiasme les profondes mutations de l’institution, contribuant ainsi à favoriser l’art, à encourager les talents et à préserver la mémoire du cinéma.
Porté par ce même engagement envers le septième art, Pierre Viot prend la présidence du festival de Cannes de 1984 à 2000 à un moment crucial de l’histoire de cette manifestation, comme l’a souligné sur Twitter l’actuel Président du festival, Pierre Lescure. « Pierre Viot était le garant juridique, économique, moral du Festival » offrant « en même temps la liberté d’esprit à Gilles Jacob pour faire passer le festival presque déjà dans le XXIe siècle ».
« J’ai vécu une grande passion et cette passion ne me quitte pas », avait déclaré Pierre Viot lors d’une interview à l’AFP au moment de son tout dernier Cannes en 2000. Cet amoureux des œuvres et des artistes, très apprécié des professionnels, avait en parallèle de son mandat cannois, présidé le conseil d’administration de l’établissement public chargé de construire l’Opéra Bastille dans les années 80.