Après avoir honoré la folie de l'Ozploitation en juillet dernier, la Cinémathèque française continue son exploration du cinéma australien en consacrant une rétrospective au cinéaste Phillip Noyce. Du 27 octobre au 7 novembre, cette célébration de l'œuvre du natif de Griffith (Nouvelle-Galles du Sud) débutera avec la projection du Chemin de la liberté, en la présence du réalisateur. Originellement intitulé Rabbit-Proof Fence (Clôture anti-lapins), ce long métrage de 2002 marque le retour de Phillip Noyce aux immensités australiennes, après qu’il ait cédé aux sirènes hollywoodiennes dans les années 1990. En filmant trois fillettes mi-aborigènes qui s'échappent d'un camp de « rééducation » pour jeunes métisses dans les années 1930, Noyce aborde un pan sombre de l'histoire australienne : celui des « générations volées » par le gouvernement. Mis en musique par Peter Gabriel, ce film fait écho aux débuts politiques du metteur en scène, notamment au road movie Backroads (1977) - un long métrage qui aborde la question du port d'arme et la place des aborigènes dans la société australienne.
La rétrospective sera également marquée par une leçon de cinéma du réalisateur animée par le critique Jean-François Rauger, suite à la projection du thriller Calme Blanc (1987). Un huis-clos en haute mer avec Nicole Kidman, qui ouvrait là les portes des studios hollywoodiens à Phillip Noyce. Le cinéaste y réalisera plusieurs films d'action (Jeux de guerre, Danger immédiat, Salt), dans lesquels il continuera de distiller un commentaire politique indissociable de son œuvre. La rétrospective parisienne se clôturera avec la projection de The Giver (2013), adaptation du roman dystopique de Lois Lowry avec Jeff Bridges et Meryl Streep.