Le festival de Douarnenez a été créé en 1978 par un groupe de passionnés de cinéma avec l’ambition d’éclairer par le septième art les peuples d’ici et d’ailleurs luttant pour leurs traditions, leurs langues, leur identité, voire leur survie. Après une programmation consacrée aux Helvètes en 2022, cette 45e édition s'intéressera aux peuples autochtones d'Amérique du Nord. Au menu notamment, un focus consacré à l’œuvre de la cinéaste d’origine abénakise (peuple autochtone du Canada – ndlr) Alanis Obomsawin. Son cinéma documentaire donne « la parole aux membres des Premières Nations, qui racontent leurs luttes pour la préservation de leurs terres, leurs langues, leurs modes de vie », à l'image de son premier court métrage Christmas at Moose Factory (1971) et de son long métrage le plus connu, Kanehsatake, 270 ans de résistance (1993). Déjà passée par Douarnenez en 2017, cette pionnière du cinéma autochtone reviendra également, le lundi 21 août, sur sa carrière et ses combats dans une rencontre organisée avec le public.
Les festivaliers pourront aussi découvrir deux programmes de courts métrages issus du Wapikoni mobile. Cet atelier itinérant qui promeut la création de jeunes talents issus des Premières Nations et des communautés inuit, a été cofondé en 2003 par la documentariste canadienne Manon Barbeau, le Conseil de la Nation atikamekw et celui des jeunes des Premières Nations du Québec et du Labrador. Une initiative présentée plus en détail lors d'une conférence le dimanche 20 août. Parmi les autres sujets débattus à Douarnenez cette année : la déconstruction du mythe de la « découverte » de l'Amérique par Christophe Colomb, la place des femmes dans les communautés autochtones, ou encore la souveraineté narrative des premiers peuples. Côté animation, le festival rendra hommage au travail de la cinéaste et illustratrice Diane Obomsawin, plus connue sous le pseudonyme Obom. Elle viendra présenter ses courts métrages empreints d'humour comme le récit autobiographique Ici par ici (2006) ou encore Kaspar (2012), fable inspirée de l'histoire du poète allemand Kaspar Hauser.
