Comme l'atteste l'ingéniosité visuelle de Georges Méliès, les effets spéciaux sont apparus dès la naissance du septième art. La Cinémathèque de Toulouse célèbre ce précieux savoir-faire dans une grande rétrospective organisée jusqu'au 14 février prochain. Un voyage « de la révélation de l’invisible et de la soustraction du visible » qui a débuté le 7 janvier dernier avec la projection de L’Homme qui rétrécit (1957) de Jack Arnold et de L’Homme à la tête de caoutchouc (1901) de Georges Méliès, un court métrage emblématique de la créativité pratique hors-norme du réalisateur du Voyage dans la Lune. L'institution toulousaine fait également honneur au travail de l'artiste Hans Ruedi Giger avec la diffusion d'Alien, le huitième passager (1979) de Ridley Scott, film pour lequel il obtient l'Oscar des effets spéciaux. Célèbre pour sa pratique hybride, mêlant organique et mécanique, le plasticien suisse a peuplé le film de visions cauchemardesques et métaphoriques. Afin de découvrir ses méthodes de création, la séance sera précédée de deux extraits de l'émission « Temps X » qui dépeignent les coulisses de la création de la créature d'Alien.
Les spectateurs pourront également redécouvrir 2001, l’Odyssée de l’espace (1968) de Stanley Kubrick dont les effets visuels sont signés Douglas Trumbull. Responsable des VFX pour le Blade Runner (1982) de Ridley Scott, le technicien disparu l’an dernier est notamment à l'origine de la séquence de la « Porte des étoiles » dans 2001, l’Odyssée de l’espace, un vortex kaléidoscopique construit de toutes pièces grâce à la magie des effets visuels pratiques. Par ailleurs, la Cinémathèque de Toulouse recevra la professeure Réjane Hamus-Vallée, directrice du Master «?Image et société?: documentaire et sciences sociales?» de l’Université d’Évry Paris-Saclay pour une rencontre sur l'histoire des effets spéciaux le 18 janvier prochain. L'enseignante présentera ensuite la séance de Matrix (1999) de Lana et Lilly Wachowski. Une projection précédée d'un extrait de l'émission «?Comme au cinéma?» dans lequel le photographe et cinéaste Emmanuel Carlier, inventeur du fameux ralenti « bullet time », explique le fonctionnement de sa création.