Le cinéma de Jacques Rivette est un portail vers l'expérimentation, l'occulte et l'intangible. La Cinémathèque française rend hommage au cinéaste disparu en janvier 2016 avec une rétrospective complète et plusieurs rencontres autour de son œuvre du 5 janvier au 13 février. Baptisé Jacques Rivette, cinéaste nécessaire pour aujourd'hui, cet hommage s'ouvrira avec la projection d’une de ses réalisations tardives : Va savoir (2001). Tout comme dans L'Amour fou (1969), Rivette trace un parallèle entre le théâtre et la vraie vie, dans ce film porté par Sergio Castellitto et Jeanne Balibar. La comédienne viendra présenter ce long métrage en présence de l'acteur Jacques Bonnaffé et de la veuve du réalisateur, Véronique Manniez-Rivette. La rétrospective se poursuivra le lendemain avec la projection de Duelle (1975), en présence du critique et essayiste Pacôme Thiellement. Ce dernier présentera cette œuvre dense, oscillant entre fantastique et réalisme, où Bulle Ogier et Juliet Berto incarnent deux divinités astrales qui manipulent les êtres humains dans leurs jeux de pouvoir sadiques.
L'écrivaine et critique Hélène Frappat (Jacques Rivette, secret compris (2001)) viendra quant-à-elle présenter un autre pilier de la filmographie de Jacques Rivette, Merry-Go-Round (1981). Maria Schneider et Joe Dallesandro sont propulsés dans un immense jeu de piste dans ce film qui renoue avec une des thématiques chères à Rivette : le secret et les complots. Les spectateurs de cette rétrospective pourront également venir voir son œuvre titanesque Out 1 : Noli me tangere, divisée en 8 épisodes et diffusée sur deux jours. Un - très - long métrage hors norme, inspiré de l'Histoire des Treize d'Honoré de Balzac et faisant lui aussi référence à l'existence d'une société secrète. Au-delà des courts et longs métrages de Rivette, cette programmation éclectique permettra d'en apprendre plus sur son processus créatif grâce au documentaire Jacques Rivette, le veilleur de Claire Denis et Serge Daney.