Au-delà de son incroyable casting porté par les monstres sacrés du cinéma français de la fin des années 60 (Gabin - Ventura – Delon) et de son intrigue mafieuse, Le Clan des Siciliens doit une grande partie de sa renommée à la musique d’Ennio Morricone. Le maestro italien, qui vient alors de sublimer les westerns de Sergio Leone, révèle en quelques thèmes entêtants l’énergie fiévreuse et la mélancolie de ce thriller explosif. Le thème principal, devenu avec le temps la signature du compositeur, suffit à faire remonter à la surface toute la tension souterraine du film.
Adapté d’un roman d’Auguste Le Breton, Le Clan des Siciliens est porté par la langue authentique du monde de la pègre parisienne - José Giovanni, ancien truand reconverti dans l’écriture cinématographique, a d’ailleurs participé à l’écriture du scénario. Le récit complexe voit le truand Roger Sartet (Delon) libéré lors d’un transfert policier par des membres de la « famille » Manalese dont le parrain est l’imposant Vittorio (Gabin). En contrepartie l’homme leur donne les détails d’un casse qu’il prépare à Rome. Mais le commissaire Le Goff (Ventura) veille.
C’est Henri Decaë, l’un des plus grands chefs opérateurs français de l’après-guerre, qui a éclairé le film. L’homme, dont la modernité réside dans son approche réaliste de la lumière, a travaillé avec Robert Bresson, Louis Malle et Claude Chabrol... Il avait déjà filmé Alain Delon dans Plein Soleil de René Clément et Le Samouraï de Jean-Pierre Melville.
Le film, réalisé par Henri Verneuil (Un singe en hiver, Mélodie en sous-sol…), sortit dans les salles françaises le 5 décembre 1969. Le succès fut immédiat : Gabin, Ventura et Delon réunirent en quelques semaines près de 5 millions de spectateurs.
