« Apprenez à photographier comme vous respirez ! » a coutume de répéter Raymond Depardon, dont une centaine de clichés rares, voire inédits, du début des années soixante est enfin dévoilée. Cette exposition, baptisée « Raymond Depardon : 1962-1963, photographe militaire », est actuellement visible au Musée nationale de la Marine de Toulon jusqu’au 31 décembre avant de se délocaliser à Paris.
En 1962, Raymond Depardon a vingt ans. Il part faire son service militaire. Le jeune homme a déjà du « métier ». Quatre ans plus tôt, il a débuté comme assistant de Louis Foucherand, avant d’être engagé par une grande agence qui l’envoie en Algérie couvrir l’opération SOS Sahara. Ses photos se retrouvent dans Paris-Match. Loin de stopper sa production, ses obligations militaires vont lui permettre d’affuter sa technique en devenant photographe des armées. C’est ce travail effectué et publié dans le magazine Terre Air Mer (TAM) - surnommé au sein des troupes comme « le Paris-Match militaire » -, que le public peut aujourd’hui découvrir.
Alors basé à Paris, le soldat Depardon est envoyé partout en France sur différentes bases militaires. Il effectuera au total une cinquantaine de reportages et plus de deux mille clichés. Le début des années 60 est marqué par la décolonisation française et le gouvernement entend montrer une nouvelle facette du monde militaire, plus dynamique, plus jeune, plus citoyenne, plus ouverte vers le monde. Ce sont ces valeurs qu’entendent révéler les photos.
Outre ce travail « militaire », l’exposition propose plusieurs photographies réalisées par Depardon avant son incorporation et notamment sa mission en Algérie pour le compte de l’agence parisienne qui l’employait. L’exposition présente également des documents d’archives, des films et des entretiens de Depardon.
Au Musée national de la Marine de Toulon jusqu’au 31 décembre 2019
Au Musée du Service de santé des armées – Ecole du Val-de-Grâce à Paris du 1er octobre 2019 au 30 janvier 2020.
Arrivée des soldats en formation à l’école du Roc, Chamonix-Mont-Blanc, juillet 1962 - Raymond Depardon
