Suivre les déambulations solitaires d’un ouvrier immigré dans les années 1970 grâce au docu-fiction de la réalisatrice franco-turque Nora Seni. Ou bien assister à l’apparition des nouvelles cités à la fin de la deuxième guerre mondiale, créées selon un principe coopératif afin de remédier à la crise du logement. Les films réunis dans ce corpus apparaissent comme autant de témoignages rares qui donnent à voir un mode de sociabilité qui n’a de cesse d’évoluer.
Les Castors
La Cité sanitaire de Clairvivre
La Cité universitaire de Paris
Et les dimanches de Nora Seni
« Le propre de la condition immigré (économique) se révèle le dimanche. C’est sur cette idée que repose le docu-fiction de Nora Seni, franco-turque, réalisé en 1976 alors qu’elle venait de quitter Istanbul pour ses études universitaires à Grenoble. L’existence de l’immigré n’a rien de fondamentalement différent d’un ouvrier français pendant la semaine où le temps est consacré au travail. Le jour de loisir, en foyer Sonacotra, entouré exclusivement d’hommes qui ne parlent pas sa langue sa solitude explose, l’inquiétante étrangeté des rues l’hallucinent. Entre en jeu alors le côté sensible de ce film qui donne à voir une déambulation dans les rues désertes et aveugles de Grenoble où le regard ne trouve à s’attacher qu’aux panneaux en bois qui recouvrent les vitrines et aux fenêtres qui se ferment. Monte alors une bouffée quelque peu paranoïaque qui menace sa santé mentale. »
Nora Seni
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