Eyes Wide Open ! La totalité de la filmographie de Stanley Kubrick investit les écrans de l'Institut Lumière jusqu'au 19 janvier prochain. Les films du cinéaste, qui comptent parmi les plus influents de la deuxième moitié du XXe siècle, seront projetés de deux à quatre fois dans des copies restaurées. Une occasion en or pour redécouvrir ses grands classiques (Shining, Docteur Folamour, Orange mécanique...) mais aussi ses films - un peu - plus confidentiels. Les spectateurs pourront ainsi se replonger dans le tout premier long métrage de Kubrick, Fear and Desire. Un film désavoué par son réalisateur, qui explore pourtant des thèmes récurrents dans son œuvre : les affres de la guerre, le désir et la folie des hommes. Réalisé deux ans après Fear and Desire, Le Baiser du tueur est, quant à lui, un film noir à la photographie léchée, qui préfigure l'attention du cinéaste aux jeux de lumière (notamment dans Barry Lyndon).
Cette rétrospective intégrale s'accompagnera de plusieurs rencontres avec des inconditionnels de Stanley Kubrick. C'est le cas du critique Michel Ciment (auteur de Kubrick et L'Odyssée de 2001), qui donnera, le 16 décembre, une conférence sur le réalisateur. La discussion sera suivie d'une projection du documentaire Kubrick par Kubrick de Gregory Monro, tout juste primé aux International Emmy Awards. L'autre évènement majeur de cet hommage se déroulera le 4 janvier, avec la ciné-conférence de Fabrice Calzettoni pour présenter Les Sentiers de la gloire. Un film souvent considéré comme l'un des plus grands et poignants de son auteur, qui met en scène Kirk Douglas en colonel mutin lors de la guerre des tranchées. Kubrick y filme l'absurdité des conflits guerriers, le désintérêt des haut-gradés pour ceux qu’ils considèrent comme de la chair à canon et fait pointer les restes d’humanité dans un océan de cynisme.
