Une exposition consacrée au cinéaste chinois Wang Bing s’ouvre au BAL

Une exposition consacrée au cinéaste chinois Wang Bing s’ouvre au BAL

26 mai 2021
Cinéma
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15 Hours
15 Hours Wang Bing-Galerie Chantal Crousel
La Cinémathèque organise également une rétrospective du réalisateur.

Le BAL, lieu dédié à l’image-document situé à Paris, organise du 26 mai au 14 novembre 2021 une exposition autour de Wang Bing, intitulée L’Oeil qui marche. Le cinéaste chinois, qui partage sa vie et son travail entre la Chine et la France, s’est fait connaître en 2003 avec À l’ouest des rails, une trilogie de 9 heures qui retrace le déclin d’un vaste site industriel en déshérence situé près de Shenyang, dans le nord-est de la Chine. En parallèle à la réalisation de nombreux films documentaires présentés à Cannes, Venise ou Berlin (Fengming, chronique d’une femme chinoise, 2007, Les Trois Sœurs du Yunnan, 2012, À la folie, 2013, Ta’ang, 2016, Argent amer, 2016, Les Âmes mortes, 2018), il travaille également sur la création d’installations vidéo.

« En vingt films réalisés en autant d’années, avec une humilité et un acharnement hors du commun, une œuvre-monument est née », résument Dominique Païni et Diane Dufour, commissaires de l’exposition avec Julie Héraut. « Cohabitent en son sein, comme les deux faces d’une même pièce, les films anthropologiques où le cinéaste s’attache à suivre les pas des exclus du miracle économique chinois et les films historiques où est recueillie la parole des derniers survivants des campagnes anti droitières de Mao Zedong. Dicté par la nécessité de tailler dans une œuvre gigantesque pour en révéler la singularité, notre parti pris a été de n’explorer que les premiers. C’est par des fragments découpés dans la matière vivante de 6 films, les plus emblématiques à nos yeux de cet ‘’être au monde’’ qui lui est propre, que nous avons choisi de pénétrer dans l’œuvre de Wang Bing. Là s’invente une forme, là s’imprime la présence obstinée de Wang Bing sur les pas de l’Autre, là éclate la virtuosité du cadre dans un monde en perpétuel mouvement, là irradie l’humanité de cet œil qui marche. »

Alors qu’une rétrospective de Wang Bing sera organisée à la Cinémathèque du 9 au 21 juin, les commissaires de l’exposition du BAL ont pris le parti de déployer dans l’espace une trentaine de séquences issues de six films et installations : À l’ouest des rails, L’Homme sans nom, À la folie, Traces, Père et fils et 15 Hours.

Notons également la présentation d’un livre de plus de 800 pages, réalisé sous la direction de Dominique Païni et Diane Dufour, co-édité par delpire & co, Roma Publications et LE BAL. Y sont répertoriées 170 séquences issues de 8 films réalisés au tournant du siècle (1999-2017). « Ce livre a pour ambition d’être le premier ouvrage de référence sur le travail de Wang Bing », peut-on lire dans le communiqué. Il met « en exergue la singularité du langage cinématographique de Wang Bing et l’ampleur colossale et inédite de son projet anthropologique à l’échelle d’un pays continent ayant connu une transformation radicale de sa société. »

 

Le BAL, 6 impasse de la Défense, à Paris