Un plan export de grande ampleur vient d'être adopté par le Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC). Doté de 12 M€, il multipliera par quatre les soutiens à la diffusion internationale des œuvres françaises.
« Il s'agit, précise Frédérique Bredin, Présidente du CNC, d'un tournant stratégique pour mieux accompagner le développement international du secteur, et soutenir la conquête de nouveaux marchés pour le cinéma français et l'audiovisuel. L'exportation des œuvres, autrefois accessoire, est désormais une priorité. C'est un impératif à la fois économique et culturel ».
Partout dans le monde émergent des acteurs très puissants, dans les circuits de salles de cinéma comme sur les plateformes de vidéos en ligne.
« La France doit être présente sur tous ces nouveaux marchés, ajoute Frédérique Bredin, pour maintenir la création française au cœur de la création mondiale ».
« C'est pourquoi nous devons encourager des projets à forte ambition artistique et internationale. La production française, première d'Europe, doit "penser monde" pour conquérir des marchés dans les pays qui connaissent une expansion considérable comme l'Asie, l'Amérique latine, ou l'Afrique» estime Frédérique Bredin.
Le plan export comporte un volet cinématographique et un volet audiovisuel. Il accompagnera toutes les actions d'UniFrance et de TVFI pour la promotion et la circulation des œuvres françaises dans le monde.
I - Pour le cinéma
- Soutien automatique pour les exportateurs
Pour la première fois, le métier d'exportateur est reconnu à part entière pour sa contribution essentielle à l'économie du cinéma, à la fois dans le financement des œuvres, la prospection de nouveaux marchés et la distribution des films à l'international.
Un nouveau fonds de soutien automatique, de plus de 8,5 M€, sera créé au bénéfice des exportateurs, en remplacement des aides sélectives existantes (1,7 M€). Il fonctionnera sous la forme d'une « prime au succès » pouvant atteindre 250 000 € par film.
Le soutien sera calculé sur la base du nombre d'entrées réalisées en salle dans 55 territoires disposant de données fiables sur le box-office. Ces territoires représentent en moyenne plus de 90% des entrées internationales pour les films français.
Le barème, dégressif, comportera quatre paliers jusqu’à 700 000 entrées.
Des majorations sont prévues pour :
- les films d'expression originale française
- les 1ers-2èmes films, plus difficiles à exporter
C'est donc l'ensemble du cinéma français, dans toute sa diversité, qui pourra bénéficier du plan Export.
Les exportateurs pourront réinvestir le soutien de deux manières :
- soit pour des minima garantis (MG), ce qui permettra d'améliorer le pré-financement des films à forte ambition artistique et internationale.
- soit pour des dépenses de prospection et de promotion des œuvres (doublage, sous-titrage, voix off, reformatage 3D ou IMAX, dépenses marketing et publicité).
- Soutien automatique pour les producteurs
La réforme révise également les règles du soutien automatique pour les producteurs, qui bénéficieront désormais d'une « prime au succès international» pour leur film, équivalente à 66% du soutien accordé à l'exportateur.
Cette somme inscrite sur leur compte de soutien automatique pourra être réinvestie dans la production de leurs prochains films. A travers ce dispositif, les producteurs seront incités à prendre en compte le potentiel international d'un film dès le stade de l'écriture, du développement et de la production.
A travers ces différentes mesures, «nous nous sommes fixés trois objectifs simples pour le long terme, indique la Présidente du CNC : augmenter le nombre de films exportés, augmenter le nombre de pays où ils seront diffusés et augmenter le nombre de spectateurs pour chacune de ces œuvres.»
II - Pour l'audiovisuel
Depuis trois ans, toutes les réformes sectorielles menées par le CNC (aides aux documentaires, aides à l'animation) comportent déjà des incitations à l'exportation, qui prennent la forme de bonification pour les œuvres ayant été pré-vendues à l'étranger avant d'être mises en production.
Dans le cadre du nouveau plan export, à compter de 2017, les aides au doublage/sous-titrage/voix off, ainsi que les soutiens aux dépenses de promotion engagées par les exportateurs, seront doublées : elles passent de 1,7 M€ à 3,4 M€ par an. Le plafond par société est également relevé à 180 000€ / an.
Par ailleurs, le FARAP (dispositif d’avance remboursable gérée par l’IFCIC), jusqu’ici réservé au cinéma, va s’ouvrir aux œuvres audiovisuelles.
« Ces mesures permettront à l'ensemble du secteur audiovisuel, et pour tous les genres, de franchir une nouvelle étape dans la conquête des marchés internationaux. » conclut Frédérique Bredin.