« TUMO ça se vit, ça se voit », confiait Claude Farge en juin dernier en évoquant cette nouvelle école de création numérique. Quelques semaines après cette présentation à la presse, le directeur du Forum des Images, qui pilote TUMO, s’apprête à accueillir les premiers élèves. L’école gratuite, à destination des adolescents franciliens de 12 à 18 ans - scolarisés ou non -, a donné le coup d’envoi de ses activités le 25 septembre. Près de 4 000 jeunes peuvent être accueillis à TUMO Paris. L’école organise notamment des modules unitaires d’initiation accessibles à 2 500 élèves sur leur temps scolaire via des établissements scolaires ou d’associations.
TUMO accueillera également après les cours, sur candidature, 1 500 adolescents pour leur permettre d’apprendre, avec un suivi personnalisé, huit « technologies créatives », allant de l’animation au cinéma en passant par la musique, le codage, le graphisme, le jeu vidéo ou encore la modélisation 3D et le dessin. Les élèves auront ainsi l’opportunité de découvrir les différentes étapes de création d’un film, de réaliser un niveau d’un jeu vidéo, de comprendre les différentes techniques de dessin ou encore de composer des chansons avec des « instruments classiques ou électroniques ».
L’école mise notamment sur l’autoformation. Grâce à une interface numérique qui lui est propre, TUMO permet ainsi à ses élèves de suivre des cours en ligne, de découvrir des tutoriels ou encore de se tester. Des animateurs spécialisés seront présents à leurs côtés pour les accompagner. Après cette première étape de découverte, les adolescents pourront accentuer leur apprentissage en choisissant trois spécialités, étudiées 16 heures par mois. Ces « Labs » leur permettront notamment de commencer leur portfolio regroupant leurs premiers travaux. TUMO accueillera également régulièrement des « experts de niveau international » pour des « masterlabs » (rencontres et ateliers) organisés pendant les vacances scolaires. Ces stages de 4 heures par jour seront l’occasion pour les étudiants de présenter leur travail en petit groupe.
TUMO, une école née en Arménie
C’est dans les locaux du Forum des images, institution culturelle parisienne mettant le cinéma à l’honneur, que TUMO s’est installé. Mais c’est en Arménie que le modèle de cette école numérique, faisant découvrir la technologie de manière ludique, a vu le jour grâce à un couple : Sam Simonian (un entrepreneur œuvrant dans le domaine des nouvelles technologies) et sa femme Silva. Inaugurée en 2011 à Erevan, TUMO Arménie accueille aujourd’hui plus de 14 000 adolescents. C’est d’ailleurs en visitant cette école que la Mairie de Paris a eu l’idée d’ouvrir une structure en France.
Si TUMO Paris propose pour l’instant 8 spécialités, son modèle arménien mise de son côté sur 14 disciplines allant de la robotique au design en passant par l’animation et la 3D. Gratuite elle aussi, elle dispose sur plus de 6 000m² d’un cinéma, d’une salle de musique ainsi que d’un espace consacré aux jeux vidéo. Financée par la fondation de Sam et Sylva Simonian, TUMO Arménie rencontre depuis son lancement un grand succès. A tel point que ses fondateurs ont déjà ouvert trois nouvelles écoles dans plusieurs villes du pays entre 2013 et 2015.