Du procès de Klaus Barbie (1987) à celui d’Octavien Ngenzi et Tito Barahira (2016 et 2018) - en lien avec le génocide des Tutsis au Rwanda - en passant par le procès de Maurice Papon lié à la dictature chilienne (1998)... Huit procès majeurs sont à revivre en images dans l’exposition « Filmer les procès, un enjeu social » organisée par les Archives Nationales. Pour la première fois, les archives audiovisuelles de la Justice sont ainsi présentées au public jusqu’au 14 mai 2021.
Cette exposition se compose de deux parties organisées dans deux sites différents des Archives nationales. Celui de Pierrefitte-sur-Seine propose au public de visionner des extraits des 2 600 heures d’archives de justice conservées par les Archives nationales mais également de plonger en immersion dans l’intégralité d’un procès, celui de 14 Chiliens accusés d’enlèvement, de séquestration avec actes de torture et de barbarie à l’encontre de 4 Franco-Chiliens lors du coup d’état au Chili en 1973 et la répression qui a suivi. « Afin de plonger le visiteur dans la véritable temporalité d’un procès avec ses temps longs et ses temps morts, l’exposition offre l’occasion unique d’assister in extenso au procès dit « de la dictature chilienne », procès relativement court puisqu’il ne dure « que » 47,37 heures. Les images d’archives sont diffusées dans leur état originel sans montage », soulignent les organisateurs. Enfin, une journée d’étude (en présentiel mais aussi en ligne) est organisée le 22 octobre par les Archives nationales, L’Institut d’histoire du temps présent et le Mémorial de la Shoah autour de « trois questions majeures que pose le filmage des procès : pourquoi, comment et pour qui une telle initiative est prise, singulièrement en France ».
Le site parisien met de son côté l’accent sur « l’enjeu social de ces procès qui sont garants des valeurs démocratiques ». Des montages thématiques sont ainsi diffusés. L’occasion notamment de découvrir, dans un film baptisé « Une histoire documentaire des procès filmés », l’intérêt que représentent ces images pour la justice, les différents acteurs des audiences, les contraintes techniques de tournage lors des procès ou encore l’administration des preuves matérielles.
Parallèlement aux deux montages de ce volet parisien, sont proposées gratuitement des projections de films documentaires tels que Klaus Barbie : un procès pour la mémoire de Jérôme Lambert et Philippe Truffault, Caméras dans le prétoire de Christian Delage et Rafael Lewandowski et D’Arusha à Arusha de Christophe Gargot.