5 films marquants de Michel Deville

5 films marquants de Michel Deville

28 mai 2019
Cinéma
Michel Deville et Nicole Garcia sur le tournage de Péril en la demeure
Michel Deville et Nicole Garcia sur le tournage de Péril en la demeure Gaumont - DR - T.C.D
La rétrospective consacrée à Michel Deville, l’un des cinéastes français les plus étonnants et insaisissables qui a jonglé avec les genres, bousculé les codes, mais toujours avec sophistication et élégance, s’est achevée à la Cinémathèque française. L’occasion de lui rendre hommage une nouvelle fois.

Benjamin et les mémoires d’un puceau (1968)

Michel Deville, né en 1931, a d’abord été l’assistant d’Henri Decoin – sur La Vérité sur Bébé Donge notamment – avant de passer lui-même à la réalisation à la fin des années 50. Son cinéma est donc contemporain de la Nouvelle vague même s’il affirme d’emblée un style, une manière et des préoccupations qui le distinguent des Truffaut, Chabrol, Godard et consorts. S’il avait un frère d’arme, ce serait Alain Resnais, comme l’affirmait Michel Ciment dans son texte de présentation de la rétrospective : « Chez Deville comme chez Resnais, la forme fait partie du propos et la façon de raconter l’histoire est aussi importante que l’histoire elle-même. » Lorsqu’il réalise Benjamin et les mémoires d’un puceau, co-écrit avec Nina Companeez, Deville est un cinéaste expérimenté. L’action se situe au XVIIIe siècle et suit l’éducation sentimentale et sexuelle d’un jeune aristocrate sans le sou. Le casting réunit : Michèle Morgan, Michel Piccoli, Catherine Deneuve ou encore Pierre Clémenti dans le rôle de Benjamin. Le film obtient le Prix Louis-Delluc en 1967.


Le dossier 51 (1978)

Si la première partie de la carrière de Michel Deville montre une affection pour les drames et les comédies volontiers historiques avec Marivaux et Musset en grands inspirateurs (Raphaël ou le Débauché…), le cinéaste qui refuse de se laisser enfermer adapte ici un roman d’espionnage de Gilles Perrault. Ce roman réputé inadaptable est construit comme un recueil de notes, de mémos, de fiches… Le film porté par une narration très subjective et énigmatique tente de percer le mystère qui entoure la vie bien réglée d’un diplomate français soupçonné par les services secrets d’être un agent pour une force étrangère. Le film dont personne ne voulait est produit par Daniel Toscan du Plantier pour la Gaumont. Il obtient deux César en 1979 – scénario et montage.  

 

Péril en la demeure (1985)

Adapté d’un roman policier de René Belletto, ce thriller qui traite du voyeurisme et de l’adultère porte la trace de toutes les préoccupations de Michel Deville : le style élégant et précis de la mise en scène baignée d’une lumière chaude qui rompt avec tout naturalisme, un aspect volontairement sulfureux et charnel ainsi qu’une une intrigue multipliant les faux semblants censés perdre les personnages et le spectateur. Péril en la demeure est un film labyrinthe autour d’un homme (Christophe Malavoy) qui devient l’amant d’une riche bourgeoise (Nicole Garcia) et va se retrouver pris au piège d’une étrange machination. Les amants adultères vont, en effet, recevoir des vidéos filmées de leurs ébats précipitant leur relation vers des territoires sombres. Le film obtient deux César dont celui du Meilleur réalisateur pour Michel Deville et totalise 1650000 entrées.  


La Maladie de Sachs (1999)

Albert Dupontel incarne le docteur Bruno Sachs, héros créé par l’écrivain Martin Winckler qui apparaît dans plusieurs de ses romans. Le docteur en question officie dans une petite ville de province où il voit défiler ses différents patients. Chacun lui raconte ses grands et petits malheurs de l’existence. Sachs écoute, conseille, soulage, soigne parfois et tombe même amoureux. Si le médecin reste très discret sur sa vie privée, il décide soudain d’écrire ses pensées afin d’alléger son cœur et sa conscience. Du propre aveu du cinéaste Thomas Lilti (Hippocrate, Première année…), ce film de Michel Deville est l’un des premiers du cinéma français à décrire avec autant d’intelligence et de sensibilité la figure du médecin.

 

Un fil à la patte (2005)

Dernier long métrage à ce jour de Michel Deville. Il s’agit d’une adaptation de la célèbre pièce de théâtre de Georges Feydeau qui superpose plusieurs couches de quiproquos amoureux. Le fil conducteur est le personnage du séducteur Bois d’Enghien (Charles Berling) qui aimerait garder sa maîtresse, une célèbre diva (Emmanuelle Béart) mais doit se résoudre à l’abandonner pour épouser un beau parti (Sara Forestier). Le tout sous la haute autorité de la mère de la future mariée (Dominique Blanc) qui a aussi des vues sur son gendre. Malgré la vivacité de la mise en scène et son casting, le film ne totalise que 166 000 entrées.  C’est la quatrième fois que la pièce de Feydeau a été portée à l’écran.