Une technologie immersive
Dotée de sièges inclinables en cuir, la salle Sphera parisienne est équipée d’un double projecteur laser ainsi que de la technologie EclairColor de traitement de la couleur permettant un contraste d’image et une qualité supérieurs à la moyenne, précise Dorothy Malherbe, directrice des 7 Batignolles. Pour cette dernière, aux commandes de l’établissement depuis son ouverture en décembre 2018, le principal intérêt de cette salle est à chercher du côté des panneaux acoustiques situés sur les côtés, derrière lesquels sont installés des bandeaux LED. « Un capteur dans la cabine de projection filme ce qui est projeté à l’écran et reproduit les nuances de couleurs du film, ce qui crée une vraie dynamique et permet de prolonger l’image dans la salle », explique-t-elle. Ce dispositif technique rend ainsi la séance plus immersive pour le spectateur, une sensation d’immersion renforcée par le son Dolby Atmos. « Nous avons récemment programmé Interstellar et grâce à ce dispositif, les spectateurs avaient l’impression d’être dans le vaisseau avec les acteurs », s’enthousiasme-t-elle.
Un coût « accessible »
Accueillir une telle salle représente un investissement d’environ 400 000 euros, soit plus du double que celui d’une salle traditionnelle (environ 150 000 euros). Si ce montant est conséquent, Dorothy Malherbe précise malgré tout qu’il reste accessible et qu’il n’égale pas l’investissement nécessaire à d’autres salles premium concurrentes estimé à plus d’un million d’euros. Ce dispositif LED, ne représentant pas d’intérêt pour une œuvre trop sombre, n’est activé que pour des « films colorés, dynamiques et flamboyants ». Enfin, l’exploitant n’est pas contraint ici de reverser une partie du billet au créateur du concept. « Nous n’avons pas de droit d’usage. Un billet pour la salle Sphera coûte deux euros de plus qu’un ticket normal, ce qui permet d’attirer le grand public. Ce supplément est ensuite partagé entre le distributeur et l’exploitant », détaille Dorothy Malherbe.
Une « salle multiculturelle »
« On veut faire connaître cette salle auprès d’un public plus cinéphile, qui veut voir des classiques dans de bonnes conditions. C’est une vraie carte à jouer pour nous », poursuit la directrice des 7 Batignolles. Dans cette optique, le cinéma programme ainsi régulièrement dans cette salle des classiques tels que Alien, Mad Max ou Apocalypse Now. Ses qualités acoustiques permettent également à l’établissement culturel de proposer des séances événementielles, ainsi que des retransmissions d’opéras ou de concerts. « D’importantes enceintes, utilisées dans des salles de concert, sont installées derrière l’écran et il y a également un renfort de basses en façade qui offre un son rond et enveloppant. La salle se prête donc vraiment à la musique », souligne Dorothy Malherbe, tout en précisant avoir déjà accueilli un DJ set ou encore un spectacle de stand-up. Le cinéma ambitionne d’ailleurs, à court ou moyen terme, d’organiser des concerts ou ciné-concerts. « C’est une salle multiculturelle qui se prête au spectacle vivant », conclut-elle.