Avec seulement 8 longs métrages à son actif en plus de cinquante ans de carrière, le méticuleux Jean-Paul Rappeneau a pourtant construit une œuvre charnière du paysage cinématographique français. Une filmographie entre comédies loufoques, films d'aventures et adaptations romanesques, à découvrir dans son intégralité à l’Institut Lumière du 26 février au 23 mars. La rétrospective s'ouvrira sur son deuxième long métrage, Les Mariés de l’an deux (1971), vaudeville sur fond de Révolution française avec Jean-Paul Belmondo et Marlène Jobert. Véritable carton au box-office, Les Mariés de l'an deux sort six ans après son premier film, La Vie de château, où il dirige Philippe Noiret et Catherine Deneuve. Cette dernière y campe le rôle de Marie, une châtelaine normande lasse de l'inaction et de la mollesse de son aristocrate de mari (Noiret) en période d'Occupation. Les dialogues au cordeau de cette « screwball comedy » franchouillarde préfigurent la « guerre des sexes » qui jalonnera l'œuvre de Rappeneau.
Le cinéaste de 89 ans abordera directement ces thématiques avec les spectateurs, au cours de rencontres prévues à l’Institut Lumière les 2 et 3 mars prochains. Deux jours d'échanges avec le public et les scolaires pour disséquer trois de ses films phares : Le Sauvage (1975) - dans lequel il retrouve Catherine Deneuve et collabore pour la première fois avec Yves Montand -, Bon Voyage (2003) et bien sûr l'incontournable Cyrano de Bergerac (1990). Sa relecture de la pièce de théâtre d'Edmond Rostand, portée par la performance titanesque de Gérard Depardieu, avait triomphé lors de la 16e cérémonie des César avec pas moins de dix récompenses. Que ce soit pour son goût de la littérature (Le Hussard sur le toit) et des grands divertissements à la cadence frénétique (Tout feu tout flamme), Jean-Paul Rappeneau s'est imposé comme l'un des orfèvres d'un cinéma à la croisée du film populaire et du succès d’estime.