Dès ses premiers pas, le cinéma, appelé encore cinématographe, épouse les goûts du public et s’empare des formes de narration les plus populaires. On retrouve ainsi dans les catalogues des sociétés de production naissantes des films représentatifs du mélodrame, des scènes bibliques, du comiques de situations, des films « fantastiques », tels ceux de Georges Méliès qui ne sont pas sans rappeler, outre ses numéros de magie au Théâtre Robert Houdin, les grandes machines des fééries que les spectateurs adorent découvrir au Théâtre de la Gaîté ou au Théâtre de la Porte-Saint-Martin. Dans ce contexte, le genre léger, grivois voire érotique, qui circule sous forme de textes ou d’images dans les poches des colporteurs depuis plusieurs siècles, n’est pas en reste ! Le catalogue de la société Pathé frères décline la thématique en « Scènes grivoises » (La Puce) ou « Scènes grivoises d'un caractère piquant » (Le Bain des dames de la cour, Mondaine au bain, Flagrant délit d'adultère). Ces films réalisés entre 1897 (Flagrant délit d'adultère) et 1906 (Au revoir et merci) déclinent des situations maintes fois développées par la suite : le voyeurisme qui trouve dans la toilette et le bain ses figures de prédilection ; l’effeuillage qui révèle parfois une réalité loin des apparences, le triangle amoureux avec lequel nous finissons cette sélection et un film sonore, Attendez… chauffeur (1932), qui nous ramène au théâtre des Boulevards.
Attendez... chauffeur ! (1932)
Au revoir et merci (1906)
Le Bain des dames de la cour (1904)
Bain forcé (1906)
Flagrant délit d'adultère (1899)
Mondaine au bain (1904)
La Puce (1907)
La Visite de la douane (1905)