Alors que les fans de Marvel retiennent leur souffle avant la sortie de Spider-Man : No Way Home, un autre justicier ressort de l'ombre en décembre. Le Judex (1917) de Louis Feuillade, figure pionnière du justicier au cinéma interprétée par René Cresté, fait peau neuve grâce à une ressortie en DVD et en Blu-Ray chez Gaumont. Dans ce film à feuilletons de plus de six heures, dont la découpe préfigure la construction des séries modernes, Feuillade introduit le personnage de Judex, un mystérieux justicier encapé aux trousses d'un banquier véreux. Quatre ans après Les Vampires, il retrouve Musidora dans le rôle Diana Monti, une aventurière rusée et dangereuse femme fatale courant après la fortune du financier Favraux (Louis Leubas). Outre plusieurs remakes - Judex 34 de Maurice Champreux et Judex (1963) de Georges Franju -, le film épisodique de Louis Feuillade inspire plusieurs auteurs de pulps dans les années 30, dont Walter B. Gibson, créateur de The Shadow. Un personnage dont l'accoutrement rappelle celui de Judex et qui aurait, à son tour, influencé le travail des créateurs de Batman, Bob Kane et Bill Finger.
En plus de la restauration de Judex, Gaumont s'est attaqué à une entrée un peu plus discrète dans la filmographie de Louis Feuillade : Tih-Minh (1919). Divisé en 12 vignettes, ce serial met en scène Mary Harald dans le rôle d'une jeune eurasienne enlevée par une bande d'espions à la recherche de l’énigmatique « document 29 ». On y retrouve à nouveau Louis Leubas - abonné aux partitions de vilains - dans le rôle du chef des malfrats, Kistna et René Cresté dans celui du héros et fiancé de Tih-Minh, Jacques d'Athys. Ces deux rééditions sont accompagnées de courts bonus, dont une biographie des protagonistes de Tih Minh et une plongée dans le Paris de Louis Feuillade.
