C’est la première fois, dans la longue histoire cannoise, qu’un président du jury a les honneurs de l’affiche du festival. Un événement qui fait écho à la dimension d’ores et déjà historique de la présence de Spike Lee sur la Croisette cette année. Le réalisateur de Malcolm X, ardent défenseur de la cause afro-américaine, est en effet le premier artiste noir à présider le jury du Festival de Cannes.
En mettant ainsi en avant un Spike Lee juvénile, les yeux braqués vers ce qu’on imagine être un écran de cinéma, une casquette siglée d’une Palme d’or sur la tête, surplombé par les palmiers de la Côte d’Azur, le Festival souligne aussi son long compagnonnage avec le cinéaste. Ce dernier avait présenté son premier film, Nola Darling n’en fait qu’à sa tête, à la Quinzaine des Réalisateurs en 1986, avant de venir plusieurs fois en compétition, avec notamment Do the right thing et BlacKkKlansman.
Voici comment l’équipe du festival a présenté cette affiche dans son communiqué de presse :
Parce que ce regard curieux qu’il va poser sur le travail de ses collègues cinéastes qui viennent apporter des nouvelles du monde, de leur monde et forcément un peu du nôtre,
Parce que ce regard personnel qu’il nous offre depuis son tout premier film : tourné dans la chaleur de l'été 1985 en noir et blanc – déjà –, il bousculait le cinéma – déjà – en imposant un style précurseur, pétri de culture urbaine et populaire,
Parce que ce regard tendre qu’il incarne en Mars Blackmon, le B-Boy de Nola Darling n’en fait qu’à sa tête, stéréotype de représentation de la communauté afro-américaine que le film dynamite,
Parce que ce regard malicieux qui, malgré questionnements renouvelés et révoltes incessantes depuis près de quatre décennies, ne néglige jamais le divertissement,
… Spike Lee, citoyen de la « People's Republic of Brooklyn, New York », est sur l’affiche de cette édition collector… forcément !
Who else ?
Depuis la « People's Republic of the World of Cinéma, Cannes »,
l’équipe du Festival de Cannes. ».