Dans l’imaginaire comme dans les faits, le Festival de Cannes, c’est un tapis rouge, des stars, des films et beaucoup de monde autour. Sur les douze jours qui composent l’un des évènements cinéphiles les plus importants de la planète, la ville de Cannes voit sa population doubler, et avec cette multiplication apparaît un cortège de cauchemars potentiels : augmentation des déchets, pollution de l’air accrue… Les organisateurs du Festival de Cannes ont décidé cette année d’accélerer sa transition écologique. Cette volonté s’affiche d’abord dans la programmation avec une sélection éphémère baptisée « Le cinéma pour le climat » composé de films abordant des sujets comme l’effondrement de la biodiversité (Animal de Cyril Dion), la réappropriation des questions environnementales par les plus jeunes (La Croisade de Louis Garrel), la pénurie d’eau en Afrique (Marcher sur l’eau d’Aïssa Maïga), les dangers du nucléaire (I Am so Sorry de Zhao Liang) ou encore la sauvegarde des espèces menacées (La panthère des neiges de Marie Amiguet).
S’appuyant sur un groupe d’experts scientifiques et le cabinet de conseil Green Evénements, les organisateurs ont également ciblé certaines priorités. Ainsi, ils demandent à chaque accrédité de s’acquitter d’une contribution environnementale de 20 euros. Le transport des accrédités représente en effet 89% de l’empreinte carbone du Festival. Le parc des véhicules qui sillonnent les rues de Cannes pour le déplacement des personnalités a quant à lui été repensé, et 60% des véhicules sont désormais hybrides. Les organisateurs demandent aux festivaliers d’emprunter au maximum les transports en commun de la ville et proposent un pass dédié.
Dans le marathon cannois qui oblige le festivalier à courir d’un endroit à un autre, la consommation de bouteilles d’eau en plastique est vertigineuse. Elles sont bannies cette année. Des fontaines d’eau privilégiant le verre ont été installées dans le Palais des Festivals et les organisateurs incitent chacun à venir avec sa propre gourde.
Enfin, si le tapis rouge fera régulièrement peau neuve, son renouvellement sera deux fois moins important qu’avant. Une façon d’économiser près d’une tonne de matière.