Les Archives françaises du film du CNC à Cannes Classics 2012

Les Archives françaises du film du CNC à Cannes Classics 2012

14 mai 2012
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Réalisé en 1962, ce deuxième long métrage de fiction de la réalisatrice nous apparaît aujourd’hui comme le parfait contemporain de son temps, dont il capture parfaitement l’atmosphère.

Le film déploie toute son action dans les deux heures qui séparent une jeune et ravissante chanteuse à la mode, redoutant d’être atteinte d’un cancer, du moment fatidique où elle pourra enfin prendre connaissance des résultats de ses examens médicaux. En prenant ce parti du temps réel et en traduisant l’angoisse - et l’espoir - de son héroïne par son errance dans les quartiers et les rues de Paris, personnage à part entière du film, Agnès Varda intègre tous les apports du « cinéma-vérité » qui marquait déjà ses premières oeuvres.

Bien que se concentrant sur le drame intime de sa protagoniste principale, à laquelle Corinne Marchand prête son charme et sa fantaisie, mais aussi sa fêlure, le film ne perd jamais de vue l’histoire immédiate dans laquelle il s’inscrit. Ainsi, l’inconnu auprès duquel Cléo va finalement trouver écoute et réconfort après avoir buté contre l’incrédulité quand ce n’est pas l’indifférence de son entourage, n’est autre qu’un militaire appelé en partance pour l’Algérie.

S’il est un des très rares films qui à l’époque, osent même aborder la douloureuse question de ces « événements », Cléo de 5 à 7 est aussi emblématique de la Nouvelle Vague, dont on retrouve de nombreuses figures tutélaires au générique et à l’écran, parmi lesquels Jean-Luc Godard, interprète inattendu d’une séquence-parenthèse en forme d’hommage au cinéma muet.

C’est donc une oeuvre majeure que les spectateurs cannois pourront redécouvrir grâce aux efforts des Archives françaises du film du CNC, qui ont en outre restauré un autre film d’Agnès Varda, Les Créatures, dans le cadre de la rétrospective de films fantastiques français proposée à la Cinémathèque française du 18 avril au 18 mai.