Les Enfants des Lumière(s) : balade à travers le cinéma de matrimoine et de patrimoine

Les Enfants des Lumière(s) : balade à travers le cinéma de matrimoine et de patrimoine

08 avril 2021
Cinéma
Dessin de Terence Labarrière et Antoine Lerondeau
Dessin de Terence Labarrière et Antoine Lerondeau
Le programme Les Enfants des Lumière(s) offre aux élèves un accès privilégié au cinéma. Afin de les accompagner dans leur compréhension du septième art et de son histoire, le CNC propose régulièrement des projections de films de matrimoine et de patrimoine, suivies par un temps d’échanges avec un animateur.

Pour la première fois, une projection de courts métrages s’est déroulée à l’école Pajol (Paris 18e). Les élèves de CE2-CM1-CM2 ont ainsi découvert une sélection de films, proposée par la Direction du patrimoine du CNC, allant des débuts du cinéma jusqu’à aujourd’hui. 

Sensibiliser les élèves au travail des réalisatrices

Eveiller la curiosité des élèves, développer la compréhension des œuvres et le plaisir du cinéma, telles sont les vocations des Enfants des Lumières, programme d'éducation artistique et culturelle du CNC en partenariat avec les académies de Paris, Versailles, Créteil. Jusqu’à présent, les élèves commençaient leur découverte du septième art par la projection d’un film de patrimoine (Charlie Chaplin, Jacques Tati…). Cette année, le CNC propose pour la première fois une sélection de courts métrages qui fait la part belle aux réalisatrices. Au-delà de permettre d’appréhender l’histoire du cinéma par ses créateurs et créatrices, le choix de montrer le travail de trois femmes cinéastes a pour objectif de sensibiliser les élèves au fait que les réalisatrices sont tout aussi importantes que les réalisateurs.

Béatrice de Pastre, Directrice adjointe du patrimoine cinématographique et Directrice des collections du CNC, a ainsi présenté aux élèves de l’école Pajol une séance « Promenade dans le cinéma » à travers sept courts métrages. Au programme, des films de pionnières du cinéma telles qu’Alice Guy (Le Matelas épileptique et La Femme collante, 1906), Yannick Bellon (Zaa, le petit chameau blanc, 1960), Agnès Varda (Le Lion volatil, 2003) mais aussi ceux de Georges Méliès (Le Déshabillage impossible, 1900) et des frères Lumière (Les Laveuses sur la rivière, 1897 et Le Cirque de Gavarnie, 1901). Une façon d’initier les enfants au court métrage, format qu’ils ne connaissent pas toujours et avec lequel ils vont devoir se familiariser puisqu’ils vont eux-mêmes devoir réaliser un film d’une dizaine de minutes à l’issue de leurs deux années de formation.

 

Projection du film Les Laveuses sur la rivière des frères Lumières avec présentation par Béatrice de Pastre CNC - Laure Farantos
 

Initiation aux techniques cinématographiques

Enfants des lumière(s) - Elèves de l’école Pajol CNC - Laure Farantos
Chaque court métrage est contextualisé et ponctué d’initiation aux techniques cinématographiques employées. Qui étaient les frères Lumière, quel rapport entre cinéma et photographie, comment sont formés les opérateurs pour filmer dans le monde entier, comment se décomposent les plans, mais aussi l’histoire d’Alice Guy, l’explication de trucages, le principe de l’arrêt caméra chez Méliès, repris chez Yannick Bellon, les particularité du film de fiction ou documentaire, la narration par voix off, la magie qui s’insère dans une réalité, l’utilisation des effets spéciaux à la palette graphique pour effacer ou insérer des éléments dans le plan…. Tout est passé au crible. 
A l’issue de la séance, les élèves sont invités à prolonger la découverte en classe avec leur professeure, Véronique Moreau, coordinatrice du programme. Ils vont également poursuivre le travail entamé sur le patrimoine cinématographique lors d’une visite au CNC, dans l’ancien fort de Bois d’Arcy où est conservée une partie de la mémoire du cinéma.

Paroles d'élèves

« Les films des frères Lumière nous ont permis de comprendre le principe de caméra fixe : elle était sur un pied et ne pouvait donc pas bouger. On demandait alors aux gens de se déplacer ou on laissait les gens marcher devant ou vers la caméra. » Mélodie Ye et Milan Cavaille

« Le Matelas épileptique d’Alice Guy met en scène un monsieur enfermé dans un matelas. Une scène impossible à faire en vrai et pour laquelle Alice Guy a inventé un trucage. Quand le matelas se fait rouler dessus par une voiture, la réalisatrice a fait arrêter la caméra plusieurs fois pour nous faire croire que le matelas a été écrasé. » Jéah-Jacia Azadi

« Le Déshabillage impossible nous a fait penser aux autres films de Georges Méliès que nous avons étudié en classe. C'est l'histoire d'un homme qui rentre du travail. Il veut se mettre en pyjama mais à chaque fois qu'il enlève un habit, il y en a un autre qui se met sur lui. A la fin, il n'arrive pas à se coucher. Il y a beaucoup d'apparitions à l’écran, mais pas de disparation, contrairement à d’autres films de Méliès. » Nathaël Garcia-Cambour et Amadou Diallo

« Nous avons beaucoup aimé le film de Yannick Bellon, Zaa, le petit chameau blanc, entre fiction et documentaire. On y voit beaucoup de paysages très beaux et différents villages tunisiens. C’est assez poétique, comme un conte. » Sarah Boukala et Suzanne Dumas

« Le Lion volatil d’Agnès Varda raconte l'histoire d'une statue de lion qui disparaît. Une femme qui est apprentie voyante, tombe amoureuse d'un garçon qui tient la caisse dans un musée et il est aussi magicien...Les effets spéciaux nous ont beaucoup plu. » Jéah-Jacia Azadi et Ulysse Franchesci-Gouiran

« J’ai beaucoup aimé cette séance, mais les films étaient trop courts ! » Aboubacar Sako.

Projection du film Les Laveuses sur la rivière des frères Lumières à l’école Pajol (Paris 18e) © CNC - Laure Farantos
Enfants des lumière(s) - Elèves de l’école Pajol © CNC - Laure Farantos
Dessin de Sarah Boukala et Suzanne Dumas