Pour la première fois, une projection de courts métrages s’est déroulée à l’école Pajol (Paris 18e). Les élèves de CE2-CM1-CM2 ont ainsi découvert une sélection de films, proposée par la Direction du patrimoine du CNC, allant des débuts du cinéma jusqu’à aujourd’hui.
Sensibiliser les élèves au travail des réalisatrices
Eveiller la curiosité des élèves, développer la compréhension des œuvres et le plaisir du cinéma, telles sont les vocations des Enfants des Lumières, programme d'éducation artistique et culturelle du CNC en partenariat avec les académies de Paris, Versailles, Créteil. Jusqu’à présent, les élèves commençaient leur découverte du septième art par la projection d’un film de patrimoine (Charlie Chaplin, Jacques Tati…). Cette année, le CNC propose pour la première fois une sélection de courts métrages qui fait la part belle aux réalisatrices. Au-delà de permettre d’appréhender l’histoire du cinéma par ses créateurs et créatrices, le choix de montrer le travail de trois femmes cinéastes a pour objectif de sensibiliser les élèves au fait que les réalisatrices sont tout aussi importantes que les réalisateurs.
Béatrice de Pastre, Directrice adjointe du patrimoine cinématographique et Directrice des collections du CNC, a ainsi présenté aux élèves de l’école Pajol une séance « Promenade dans le cinéma » à travers sept courts métrages. Au programme, des films de pionnières du cinéma telles qu’Alice Guy (Le Matelas épileptique et La Femme collante, 1906), Yannick Bellon (Zaa, le petit chameau blanc, 1960), Agnès Varda (Le Lion volatil, 2003) mais aussi ceux de Georges Méliès (Le Déshabillage impossible, 1900) et des frères Lumière (Les Laveuses sur la rivière, 1897 et Le Cirque de Gavarnie, 1901). Une façon d’initier les enfants au court métrage, format qu’ils ne connaissent pas toujours et avec lequel ils vont devoir se familiariser puisqu’ils vont eux-mêmes devoir réaliser un film d’une dizaine de minutes à l’issue de leurs deux années de formation.
Initiation aux techniques cinématographiques
Paroles d'élèves
« Les films des frères Lumière nous ont permis de comprendre le principe de caméra fixe : elle était sur un pied et ne pouvait donc pas bouger. On demandait alors aux gens de se déplacer ou on laissait les gens marcher devant ou vers la caméra. » Mélodie Ye et Milan Cavaille
« Le Matelas épileptique d’Alice Guy met en scène un monsieur enfermé dans un matelas. Une scène impossible à faire en vrai et pour laquelle Alice Guy a inventé un trucage. Quand le matelas se fait rouler dessus par une voiture, la réalisatrice a fait arrêter la caméra plusieurs fois pour nous faire croire que le matelas a été écrasé. » Jéah-Jacia Azadi
« Le Déshabillage impossible nous a fait penser aux autres films de Georges Méliès que nous avons étudié en classe. C'est l'histoire d'un homme qui rentre du travail. Il veut se mettre en pyjama mais à chaque fois qu'il enlève un habit, il y en a un autre qui se met sur lui. A la fin, il n'arrive pas à se coucher. Il y a beaucoup d'apparitions à l’écran, mais pas de disparation, contrairement à d’autres films de Méliès. » Nathaël Garcia-Cambour et Amadou Diallo
« Nous avons beaucoup aimé le film de Yannick Bellon, Zaa, le petit chameau blanc, entre fiction et documentaire. On y voit beaucoup de paysages très beaux et différents villages tunisiens. C’est assez poétique, comme un conte. » Sarah Boukala et Suzanne Dumas
« Le Lion volatil d’Agnès Varda raconte l'histoire d'une statue de lion qui disparaît. Une femme qui est apprentie voyante, tombe amoureuse d'un garçon qui tient la caisse dans un musée et il est aussi magicien...Les effets spéciaux nous ont beaucoup plu. » Jéah-Jacia Azadi et Ulysse Franchesci-Gouiran
« J’ai beaucoup aimé cette séance, mais les films étaient trop courts ! » Aboubacar Sako.