L'ouverture du Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême, le 27 janvier prochain, marquera également l'ouverture d'une nouvelle exposition au Musée de la BD. Baptisée « De Popeye à Persépolis, bande dessinée et cinéma d’animation », cette rétrospective explore les liens étroits entre septième et neuvième art, dès leurs balbutiements. Grâce à quatre parcours thématiques et plus de 400 œuvres - allant des story-boards originaux aux films d'archives -, les visiteurs pourront comprendre les interactions entre deux formes d'arts inextricables. Le premier parcours se penchera sur la transition entre image fixe et image en mouvement, facilitée par des inventions comme le zootrope ou son successeur, le praxinoscope d’Émile Reynaud (un jouet optique qui, par un jeu de miroirs, donne l'impression d'un dessin en mouvement). Autant d'innovations technologiques qui ont préfiguré les techniques d'animation du début du 20e siècle.
Le deuxième thème de l'exposition s'intéressera justement à l'essor conjoint des studios d'animation et de l'édition de BD. Popeye, Mickey Mouse, Betty Boop et consorts ont triomphé au sein des deux médiums, jusqu'à la révolution des années 40 et l'arrivée de l'animation sur le petit écran. Un bousculement des formats abordé dans la troisième partie de la rétrospective, avant un dernier focus sur la création actuelle et les techniques d'animation contemporaines (effets spéciaux, animation 3D, etc...). Cette section illustrera aussi la perméabilité des deux arts, en relayant le travail d'artistes à la fois auteurs de bande dessinées et cinéastes. On pense notamment à Marjane Satrapi (Persépolis) ou à Joann Sfar avec l'adaptation pour la télévision de sa série d'albums illustrés Petit Vampire. L'exposition « De Popeye à Persépolis, bande dessinée et cinéma d’animation » a été pensée par la directrice du musée Anne-Hélène Hoog, l'historien du cinéma Serge Bromberg et le spécialiste de l'animation Pascal Vimenet.