Le cinéma ne serait pas ce qu'il est sans l'existence d'Alice Guy. Dès 1896, un an après l'invention du cinématographe par les frères Lumière, la jeune femme de 23 ans réalise son premier film : La Fée aux choux. Le point de départ d'un destin hors-du-commun, astucieusement conté dans le roman graphique éponyme de José-Louis Bocquet et Catel Muller, en librairie depuis le 22 septembre. Après avoir revisité l'histoire d'Olympe de Gouges, Josephine Baker et Kiki de Montparnasse, le couple d'auteurs s'attelle au mythe de la première réalisatrice de l'histoire du cinéma. Dans cette biographie dessinée en noir et blanc, Bocquet et Muller peignent le portrait d'une artiste libre, pionnière d’une industrie essentiellement masculine grâce à sa détermination et sa douce insolence.
Les pérégrinations d'Alice Guy, des rues parisiennes au du début du XXe siècle, à son aventure américaine - où elle fonde sa maison de production dans le New-Jersey - sont d'autant plus passionnantes qu'elles permettent de cerner la ferveur d'une époque aux possibilités infinies. Le roman graphique s'étend aussi sur la collaboration entre Alice Guy et ses pairs - de Feuillade à Gaumont - sur les plateaux de cinémas comme dans la vie. Après des décennies d'oubli et de nombreux films perdus, la contribution d'Alice Guy au septième art a récemment été redécouverte grâce au concours de cinéphiles - notamment Martin Scorsese -, ainsi qu'au documentaire de Pamela B. Green, Be Natural : The Untold Story of Alice Guy-Blaché.