Histoire
Vaux-le-Vicomte est à jamais associé à la figure de Nicolas Fouquet, surintendant des finances de Louis XIV, qui le fit construire à partir de 1641. Il y associa trois des plus grands artistes du Grand Siècle : l’architecte Louis Le Vau, le peintre Charles Le Brun et le paysagiste André Le Nôtre. Le domaine, situé à 50 kilomètres au sud-est de Paris, s’étend sur 500 hectares, dont 33 de jardins à la française. La majesté du lieu servit d’inspiration au Château de Versailles. Son prestigieux propriétaire tombé en disgrâce en 1661 fut envoyé en prison et ne revit jamais son « chef-d’œuvre ». Vaux-le-Vicomte appartient aujourd’hui à une branche cadette des marquis de Vogüé. Le château est classé aux Monuments historiques, et donc accessible au public depuis 1968. Plus de 70 salariés travaillent sur le site qui accueille – en temps normal – 300 000 visiteurs par an.
Filmographie
Depuis la fin des années 60 et son ouverture au public, Vaux-le-Vicomte est devenu un décor grandeur nature de cinéma. Il a logiquement servi de cadre à de nombreux films historiques dont Les Mariés de l’an II de Jean-Paul Rappeneau, La Folie des grandeurs de Gérard Oury, Valmont de Milos Forman, La Fille de d’Artagnan de Bertrand Tavernier, Ridicule de Patrice Leconte, L’Homme au masque de fer de Randall Wallace, Vatel de Roland Joffé, Marie-Antoinette de Sofia Coppola ou encore Molière de Laurent Tirard. Il faut ajouter à cette liste non exhaustive la série Versailles. Vaux-le-Vicomte n’est toutefois pas seulement un vestige du passé et des films de genres très différents y ont été tournés. Ainsi, le méchant Hugo Drax (Michael Lonsdale) dans Moonraker de Lewis Gilbert a fait de Vaux-le-Vicomte son propre territoire de jeu et dans sa comédie Raid dingue, Dany Boon n’a pas hésité à bousculer la quiétude de l’endroit en faisant s’écraser le plafond de l’un des salons d’apparat sur le plancher.
Atouts
Contrairement au château de Versailles qui a connu de nombreuses transformations sous le règne de Louis XVI et a donc perdu son authenticité XVIIe, Vaux-le-Vicomte est resté conforme à son identité Grand Siècle. « Ainsi, de nombreuses fictions censées se dérouler à Versailles sont en réalité tournées ici, explique Valérie Lafourcade, responsable Événementiel à Vaux-le-Vicomte. Et même si rien ne peut remplacer la galerie des Glaces ou les bosquets du château de Versailles, Vaux-le-Vicomte possède aussi ses atouts comme l’imposant salon ovale avec ses trois portes qui s’ouvrent sur le jardin à la française. C’est ici que Patrice Leconte a tourné la scène de bal dans Ridicule et Dany Boon la fin de Raid dingue ! » Outre son intérieur avec ses enfilades de pièces, ses tapisseries de Charles Le Brun ou ses immenses cuisines en sous-sol, le domaine propose une grande variété de décors en extérieur : une forêt, une rivière souterraine sur 800 mètres de long qui se jette dans le canal sous la forme d’une cascade, un jardin à la française, un jardin non apprivoisé, une ferme, une clairière ou encore des écuries...
Intérêts
Outre les recettes générées par la location des lieux pour un tournage – qu’il s’agisse de cinéma, de mode ou de publicité –, l’apparition du château sur grand écran est un coup de projecteur incomparable. « Aujourd’hui plus qu’hier, le marché du tourisme est très concurrentiel, poursuit Valérie Lafourcade. Il faut donc redoubler d’efforts pour inciter un public le plus large possible à venir visiter le château. Des personnes a priori réticentes à tout ce qui touche à l’histoire de France peuvent être séduites après avoir vu le château à l’écran. Les gens veulent retrouver en vrai l’atmosphère du film ou de la série. » Il arrive parfois qu’un tournage en cours permette aux visiteurs d’observer les choses de très près. Il est en effet très rare que le château ferme complètement ses portes aux visiteurs à cause d’un film. « Durant le tournage de Vatel avec Gérard Depardieu, les figurants se promenaient entre deux prises dans les jardins habillés en tenue d’époque et se mélangeaient aux visiteurs forcément ravis, se souvient Valérie Lafourcade. Pour celui de L’Empereur de Paris avec Vincent Cassel et Fabrice Luchini, nous avons été obligés de fermer toute l’aile Est du château. Nous avons donc logiquement baissé le prix du ticket d’entrée. » Une année faste, Vaux-le-Vicomte peut accueillir jusqu’à cinq tournages de films.
Organisation
En qualité de responsable Evénementiel, Valérie Lafourcade est contactée directement par la production ou le responsable des repérages. Un tournage à Vaux-le-Vicomte se prépare en moyenne six mois à l’avance. Si l’équipe peut investir l’intérieur du château, le mobilier d’époque est préservé et ne peut pas servir d’accessoire direct de jeu. « Il est impensable de voir un comédien s’asseoir sur un fauteuil du XVIIe siècle, conclut Valérie Lafourcade. En revanche, il peut apparaître dans le cadre offrant un supplément d’authenticité. Les équipes qui veulent tourner ici sont toujours respectueuses de l’endroit pour son caractère unique et authentique. Nous surveillons de près le bon déroulement des tournages. » Signe de ce beau « mariage » entre 7e art et histoire, Valérie Lafourcade organise depuis peu des parcours « cinéma » où le visiteur peut découvrir Vaux-le-Vicomte en suivant les traces d’anciens tournages de films…