Le Centre national du cinéma dévoile son bilan 2018 : des filières de plus en plus créatives dans un secteur en pleine transformation

Le Centre national du cinéma dévoile son bilan 2018 : des filières de plus en plus créatives dans un secteur en pleine transformation

07 mai 2019
Professionnels
Bilan 2018
A quelques jours de l’ouverture de la 72e édition du Festival de Cannes, Frédérique Bredin, Présidente du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), a présenté ce jour le bilan 2018 du CNC en soutien aux filières du cinéma, de l’audiovisuel et de la création numérique.

2018 confirme la force de notre création dans un secteur en pleine transformation. Nos œuvres rayonnent en France et à l’international. C’est le fruit de la politique ambitieuse que nous menons.
2018 a été une année de grandes victoires avec l’adoption de la directive européenne sur les services de médias audiovisuels. Sa transposition dans notre pays sera une grande opportunité pour notre filière, la première d’Europe
Frédérique Bredin
 

Des usages de plus en plus diversifiés

Bien que la télévision reste un média puissant avec en moyenne avec 44 millions de téléspectateurs et en moyenne 4 heures d’écoute quotidienne, la consommation délinéarisée gagne du terrain.

L’an dernier, elle a atteint un niveau historique chez les jeunes de 18 à 25 ans. Elle concerne désormais plus de la moitié de leur consommation de programmes, tous écrans confondus, contre moins de 30 % en 2015.

Le chiffre d’affaires de la vidéo dématérialisée dépasse désormais celui de la vidéo physique (60 % contre 40 %). En 2 ans, le marché de la vidéo à la demande par abonnement (VàDA), tiré par les plateformes numériques, a presque quadruplé (+246 %). Aujourd’hui, Netflix réalise en France une audience quotidienne équivalente à celle de la cinquième chaîne de la TNT.

Malgré l’abondance de contenus et la concurrence des plateformes, le cinéma reste l’activité culturelle préférée des Français. Les salles sont des lieux de vie uniques, irremplaçables
Frédérique Bredin

En 2018, les salles de cinéma ont connu un très bon niveau de fréquentation, réalisant plus de 200 millions d’entrées pour la 5e année consécutive. Grâce aux près de 6 000 écrans répartis sur l’ensemble du territoire – notamment dans les petites communes – plus des deux tiers des Français sont allés au cinéma l’an dernier. Le cinéma demeure par ailleurs l’une des activités culturelles les plus abordables avec un coût moyen de 6,64 euros par entrée.

La France attractive grâce ses œuvres et ses filières

2018 a été une année historique pour les films français au cinéma : ils ont réalisé une part de marché exceptionnelle, soit plus de 40 % des entrées en salles, contre 25 % en moyenne pour le cinéma national dans les autres pays européens. Parmi les films les plus vus, on compte Les Tuches 3, La Ch’tite famille, Le Grand Bain, ainsi que Pupille, En Liberté ou encore Mademoiselle de Joncquières.

A la télévision, la fiction française a réalisé 74 des 100 meilleures audiences (de fiction). L’unitaire Jacqueline Sauvage, diffusé sur TF1, a par exemple rassemblé près de 9 millions de téléspectateurs. Les séries Candice Renoir (France 2), Capitaine Marleau (France 3) et Hippocrate (Canal +) se classent également parmi les meilleures audiences.

Les séries françaises se distinguent aussi à l’international : en 5 ans, le chiffre d’affaires à l’export des séries françaises a plus que doublé. Il atteint désormais 65 millions d’euros, ce qui en fait le deuxième genre le plus exporté derrière l’animation.

Enfin, grâce à la réforme des trois crédits d’impôt dédiés à la production cinématographique et audiovisuelle (en vigueur depuis le 1er janvier 2016), le taux de délocalisation des dépenses de tournages a été divisé de moitié, les dépenses annuelles de tournage ont augmenté de plus de 500 millions d’euros et 15 000 emplois ont été créés. La France continue également à attirer les plus grandes productions internationales comme The French Dispatch, le prochain film de Wes Anderson (27M€ de dépenses en France) ou Monstres & cie, une série d’animation de Disney + qui sera produite en Occitanie au cours des prochains mois (22M€ de dépenses prévues).

La France a gagné le pari de l’attractivité. Elle est devenue, en 3 ans, une grande terre de tournages grâce au crédit d’impôt. Toutes les régions sont concernées. L’impact des tournages pour l’économie locale est considérable
Frédérique Bredin

Accompagner les créateurs dans un secteur en pleine transformation

En 2018, le CNC a adapté ses soutiens pour accompagner les créateurs dans un secteur en pleine transformation. En mars dernier, Frédérique Bredin a notamment annoncé un « Plan séries » en faveur des œuvres originales et créatives. Le second volet de ce plan sera annoncé au cours des prochains mois. Une concertation sera également lancée avec les professionnels de l’audiovisuel et du cinéma pour renforcer la place des scénaristes dans la création française. Selon une récente étude réalisée en partenariat par le CNC et la SACD, moins de 5 % des budgets de production sont aujourd’hui consacrés à l’écriture alors qu’il s’agit d’une phase cruciale, essentielle à la qualité et au succès des œuvres.

Nous allons mettre les auteurs au cœur de tout le processus créatif, leur donner les moyens de leur ambition artistique. C’est ainsi que nous pourrons gagner la bataille des contenus face aux plateformes
Frédérique Bredin

Le CNC a également fait le point sur le soutien accordé aux nouveaux formats :

  • Création numérique : Créé en 2017, le fonds CNC Talent, dédié aux créateurs de vidéos sur internet, a permis de soutenir plus d’une centaine de projets comme Virago d’Aude Gogny-Goubert ou la chaîne L’Antisèche lancée par Cyrus North. Une résidence réunissant quelques-uns des bénéficiaires de ce fonds sera organisée en marge du Festival de Cannes pour favoriser les échanges entre cinéma et création numérique.
  • Réalité virtuelle : En plus de soutenir le jeu vidéo, le CNC soutient depuis 2015 la réalité virtuelle. En trois ans, plus de 10 millions d’euros ont été investis dans le secteur pour accompagner des projets tels que Sphere (Atlas B) ou L’île des morts (Les produits frais), qui se distinguent à travers le monde.

« Il est essentiel de soutenir l’innovation, les nouvelles écritures. La France est une référence en matière de création ; dans le monde à venir, elle doit le rester », conclut Frédérique Bredin.

Consulter le bilan du CNC