« Dead Landes », « Osmosis »... Quand la science-fiction inspire les séries françaises

« Dead Landes », « Osmosis »... Quand la science-fiction inspire les séries françaises

04 avril 2022
Séries et TV
Agathe Bonitzer et Yuming Hey dans la série « Osmosis ».
Agathe Bonitzer et Yuming Hey dans la série « Osmosis ». Netflix
Des ados perdus entre les dimensions : la nouvelle production hexagonale de la plateforme Disney+, Parallèles, nous transporte dans une grande aventure SF, explorant le concept des mondes alternatifs. Longtemps l’apanage des séries américaines, la science-fiction s’est fait une place de choix dans la fiction française depuis une décennie. Un genre revisité sous toutes les coutures par ses auteurs.

Le Visiteur du futur, de François Descraques (2009)

D’une certaine manière, c’est une série pionnière. Avec son petit frère Raphaël, François Descraques s’amuse à créer, en 2008, le site Frenchnerd qui va vite se faire un nom en produisant et diffusant cette web-série originale. Le Visiteur du futur raconte l’histoire de Raph, gamin sans histoire, qui croise un jour où un mystérieux visiteur. Celui-ci lui dit venir du futur et être revenu dans le passé, pour tenter de sauver le monde. D’abord diffusée sur Dailymotion, cette comédie aux accents surréalistes, qui joue avec les codes du voyage dans le temps, fait rapidement le buzz sur internet. Diffusée dans la foulée par la chaîne Nolife, la série sera ensuite récupérée par France 4. Terminée en 2014, après 57 épisodes, elle reste un incontournable du genre, une série d’auteurs qui a su se réapproprier la SF.


Dead Landes, de François Descraques et François Uzan (2016)

Dans la foulée du Visiteur du futur, France 4 offre à François Descraques de développer une nouvelle série de science-fiction originale et décalée, qui s’inspire cette fois directement de Lost et The Walking Dead. Filmée en « found footage », elle nous raconte des événements inexpliqués (tremblements de terre, colonnes de feu, chutes d’objets non identifiés...) à travers les images d’une équipe de télévision, venue faire un reportage estival sur un camping des Landes. Dans une ambiance de fin du monde, la série postapocalyptique s’appuie sur un second degré de tous les instants, incarné par son casting déjanté (Thomas VDB, Baptiste Lecaplain, Sören Prévost...), dans la veine du Kaamelott dépoussiéré par Alexandre Astier.


Transferts, de Claude Scasso et Patrick Benedek (2017)

Une grande série d’anticipation produite par Arte. Nous voilà dans une société où le transfert de l’esprit d’un corps à un autre est désormais possible (mais interdit), grâce à une substance mystérieuse. De cette évolution scientifique et technologique naît une remise en question totale de l’humanité et de la foi. Une création qui se sert de la science-fiction pour mieux s’attaquer à des questions de société dans l’air du temps, mêlant à la fascination un questionnement philosophique de tous les instants. Une vision du futur presque palpable, qui la rend forcément un peu plus terrifiante.


Missions, d’Ami Cohen, Henri Debeurme et Julien Lacombe (2017)

Une odyssée spatiale vers la planète rouge, qui ne va jamais là où on l’attend. Alors que les membres d’une expédition européenne débarquent sur Mars en pensant être les premiers à fouler son sol, ils découvrent qu’ils ont été devancés par un Russe. Sauf que Vladimir Komarov n’est autre que le premier homme mort dans l’espace, à bord de la capsule Soyouz 1, en 1967. Il est en fait bien vivant, sur la planète rouge. Une pure série de science-fiction et un projet ambitieux de la part d’OCS, qui fait preuve d’une belle inventivité visuelle pour pallier son petit budget. Dans une approche philosophico-mystique de la conquête des étoiles, ce Missions a moins à voir avec Seul sur Mars qu’avec le Contact de Robert Zemeckis.


Osmosis, d’Audrey Fouché (2019)

À la base, il y a une web-série. Et puis Netflix décida de faire d’Osmosis l’une de ses toutes premières créations originales. Agathe Bonitzer et Hugo Becker sont les stars de cette romance de science-fiction qui nous emmène dans un monde où il est désormais possible de déchiffrer le code du véritable amour. Une série qui pousse le curseur des sites de « dating » à l’extrême, en imaginant une application qui serait capable de vous garantir l’âme sœur... Alors faut-il se laisser dicter sa vie par un algorithme, même par amour ? Cette création dans la veine de Black Mirror a vite fait de trouver la réponse.


OVNI(s), de Clémence Dargent et Martin Douaire (2021)

Les petits hommes verts revus et corrigés par Canal+. Une comédie délirante qui s’amuse avec les codes de la science-fiction en replaçant l’exploration de la vie extraterrestre dans le contexte de la France des années 70. À cette époque, c’est le Geipan, organisme chargé de l’étude des ovnis, qui a pour mission d’analyser les phénomènes aérospatiaux non identifiés. Fermé en 1988, le Geipan a depuis été complètement oublié par les Français, mais a été ressorti du placard avec un enthousiasme débordant par les créateurs d’Ovni(s), qui signent une épopée SF bouillonnante et dopée aux références pop. Une manière pour la fiction française de faire « son » X-Files, sans drama ni paranoïa, mais avec une barbe à papa géante...