Au service de la France, l'espionnage vu par Arte
Direction les années 1960 dans Au service de la France, dont la saison 1 a été diffusée en 2015 sur Arte, et la saison 2 en juillet 2018. Revisitant avec un ton loufoque et parodique les films d'espionnage, cette série rassemblant Hugo Becker, Wilfried Benaïche et Christophe Kourotchkine a été créée par Jean-François Halin, le scénariste des longs métrages OSS 117. Tout comme le héros incarné à deux reprises par Jean Dujardin, les personnages d'Au service de la France sont décalés, voire incompétents, et ont un style bien à eux. Des agents « aux prises avec les crises géopolitiques des années 60 », souligne Arte. « C'est jouissif d'écrire des personnages de crétins! Les gens qui sont imperméables au doute dans la vie, c'est un spectacle phénoménal, ça m'ébahit tout le temps », a confié Jean-François Halin au Figaro en juillet 2018.
Auréolée du prix de « meilleure contribution artistique » au Festival de la fiction TV de La Rochelle 2015, la série Au service de la France met en avant la même trame comique que OSS117. Pour scénariser ce projet, Jean-François Halin a fait appel à deux auteurs ayant notamment fait leurs preuves sur une des fictions à succès du petit écran. Il a en effet écrit les épisodes d'Au service de la France en compagnie de Jean-André Yerlès et Claire Lemaréchal, qui ont écrit pour la série de France 2 Fais pas ci, fais pas ça. Interrogé par Arte sur la saison 2 de la série diffusée en juillet 2018, Jean-François Halin a confié, Jean-François Halin a confié : « L'intérêt d'une deuxième saison, c'est qu'elle vient en deuxième. Les personnages ont été décrits. (…) En deuxième saison, quand tout est installé, on peut agrandir les failles, créer des conflits, on peut créer des ruptures, extrapoler un peu plus ce qu'on a créé en première saison. (…) C'est la saison de l'indépendance, de l'indépendance de l'Algérie mais aussi des femmes, notamment de la femme du colonel qui quitte son mari ce qui est invraisemblable à l'époque ».
Peplum, la Rome Antique à l'honneur
Comme évoquée plus haut, c'est en 2015, sur M6, que la mini-série Peplum - dont un nouveau téléfilm a été tourné en juillet 2018 – apparaît pour la première fois. Suivant le quotidien de plusieurs familles et personnalités de la Rome Antique, la série rassemble un joli casting mené par Jonathan Lambert, Michèle Laroque, Pascal Demolon et Nicole Ferroni. Produit par Noon et Ardimages avec la participation de M6, ce rendez-vous a été créé par Fabien Rault, Alain Kappauf, Laurent Zeitoun et l'animateur/producteur Thierry Ardisson. Ce dernier a d'ailleurs confié aux Inrocks en 2015 qu'il avait pris exemple sur «le mode de production américain » pour Peplum, « avec des scénaristes qui discutent autour d'une table et qui se balancent des punchlines ». Il s'est d'ailleurs inspiré du film Quo Vadis, avec Peter Ustinov dans la peau de Néron, pour imaginer cette série. La scène de Néron mettant le feu à Rome l'a « profondément marqué ». «Il observait l'incendie, une fois avec un monocle vert et une fois avec un monocle rouge, et il se demandait quelle couleur rendait le meilleur effet. Il se foutait complètement de sa ville qui brûlait, il s'interrogeait sur la beauté », a raconté Thierry Ardisson à L'Expansion en 2015.
La Petite Histoire de France, de 1430 à 1810
Dans La Petite Histoire de France, série lancée en 2015 sur W9, les téléspectateurs pouvaient suivre trois familles à trois moments différents de l'Histoire. Certaines saynètes propulsaient en 1430, dans le quotidien de François d'Arc (Alban Ivanov), le frère de Jeanne D'Arc, et de sa femme Ysabeau (Ophélia Kolb). D'autres suivaient le quotidien, en 1695, du Comte Philippe Honoré de Roche Saint-Pierre (François Levantal), le cousin de Louis XIV, exilé de Versailles à la demande du roi. Un déshonneur pour lui et sa femme. Dernière époque explorée par La Petite Histoire de France : 1810. La série suit ainsi un couple d'aubergistes dont la femme, Renata (Karina Marimon), est la cousine de Napoléon. Produite par Kissman Productions et De Père en fils Productions, cette série a été imaginée par Frank Cimière, Laurent Tiphaine et Jamel Debbouze. «L'idée, c'est de raconter la grande Histoire de France par la petite porte. (…) Je l'ai produite, j'ai choisi les auteurs, la direction artistique et la moitié des comédiens (…) Je suis un passionné d'Histoire. Si l'on veut faire une petite analyse de notre présent, il faut revenir sur notre passé car on y trouve plein de parallèles », confiait d'ailleurs l'humoriste en 2015 à Télé Star.
Lazy Company, le Débarquement revisité
Diffusée entre janvier 2013 et novembre 2015 sur OCS Max – et rediffusée en 2015 sur France 4 -, la série Lazy Company suit les aventures de quatre parachutistes américains maladroits, et incompétents, qui se cachent et tentent de rester en vie lors du Débarquement de juin 1944. De nombreuses péripéties attendent ces soldats pas vraiment doués pour faire la guerre. Ils croisent notamment de nombreux personnages historiques dont Einstein, Mussolini, Hitler et Churchill. Rassemblant Alban Lenoir, Thomas VDB, Alexandre Philip, Benoît Moret et Antoine Lesimple, Lazy Company a remporté en 2015 le prix de la « Meilleure série de 26 minutes » au Festival de la Fiction TV de La Rochelle. Une belle récompense pour cette fiction produite par Six Pieds sur Terre Production et Empreinte Digitale.
Kaamelott, le roi Arthur revu et corrigé par Alexandre Astier
Diffusée entre janvier 2005 et octobre 2009 sur M6, la série Kaamelott a été créée par Jean-Yves Robin, Alain Kappauf et Alexandre Astier qui incarnait d'ailleurs le rôle principal, celui du roi Arthur. Toujours rediffusée aujourd'hui sur le petit écran, notamment sur Paris Première, 6ter et W9, la série revisite avec humour la légende du roi Arthur, des Chevaliers de la Table ronde et de la quête du Graal. Personnages atypiques, répliques devenues cultes et ton décalé, la série a su trouver son public. Si les premières saisons avaient un ton très humoristique, les créateurs ont malgré tout basculé peu à peu vers une ambiance plus dramatique, changeant au passage la forme du projet. D'épisodes courts, ils sont passés, lors de la sixième et dernière saison, à un format plus long, d'une quarantaine de minutes. Revenant sur la création de la série, produite par CALT, qui a fait son succès, Alexandre Astier a confié en 2016 au Monde : « Mon deuxième court-métrage se déroule autour de la Table ronde, avec des mecs qui n'arrivent pas à se comprendre. J'aimais donner une version plus humaine et plus raté à quelque chose censé être grandiloquent, épique. (…) Imaginer des vrais humains fragiles au milieu d'une situation épique, c'est toujours ce qui m'a plu. Oui, dans Kaamelott, il y a le Graal, la Table ronde, les chevaliers, mais derrière, il y a des hommes qui ont du mal à appréhender les situations. »