Jeux d’enfants (2003)
Cap ou pas cap ? Deux amis d’enfance, Sophie et Julien, passent leur vie à se lancer des défis… Mais à force de tout prendre à la rigolade, ne risquent-ils pas de masquer les sentiments qu’ils ont l’un pour l’autre ? Yann Samuell se faisait un nom en 2003 avec ce premier long métrage, une comédie romantique originale, à la fois tendre et vacharde, esthétiquement influencée par les univers colorés de Jean-Pierre Jeunet, Tim Burton, Barry Sonnenfeld ou encore Jaco Van Dormael. Malgré ces références écrasantes, le jeune réalisateur parvenait à faire entrevoir une véritable singularité, révélant son goût pour ce qui deviendra l’un des fils rouges de sa carrière : le jeu, l’amusement, l’état d’enfance, l’envie irrépressible de ré-enchanter un quotidien trop gris. Au passage, il révélait au grand public (le film fit plus d’un million d’entrées) l’alchimie du couple Marion Cotillard-Guillaume Canet.
My Sassy Girl (2008)
Après le retentissement international de Jeux d’enfants, Yann Samuell part aux Etats-Unis tourner le remake de My Sassy Girl, comédie romantique sud-coréenne autour des amours compliquées d’un étudiant et de sa petite amie survoltée. Le film, transposé à New York, était porté par Jesse Bradford et Elisha Cuthbert, alors étoile montante du cinéma américain, révélée par la série 24 heures chrono. Il témoigne de l’aptitude de Yann Samuell à se fondre dans les codes d’une industrie étrangère. Le cinéaste renouvellera l’expérience d’un tournage en langue anglaise en 2011 avec Fantômes et cie (The Great Ghost Rescue), film fantastique britannique.
La Guerre des boutons (2011)
L’année 2011 fut marquée par La Guerre des boutons… Deux nouvelles adaptations du roman de Louis Pergaud sortirent en effet en salles en même temps. Si celle de Christophe Barratier (titrée La Nouvelle Guerre des boutons, et interprétée par Laetitia Casta, Guillaume Canet et Kad Merad) avait fait le choix de situer son intrigue sous l’Occupation, celle de Yann Samuell (avec Eric Elmosnino, Mathilde Seigner et Fred Testot) se déroulait au début des années soixante, soit l’époque à laquelle sortit le classique d’Yves Robert. Samuell y développait notamment la relation entre le personnage de Lebrac, le chef du clan des Longeverne, et l’instituteur, incarné par Eric Elmosnino, incarnation des valeurs laïques et républicaines, jouant sur la nostalgie du public pour cette fable adorée par plusieurs générations, tout en la modernisant subtilement.
Ma mère, le crabe et moi (2018)
Première halte à la télévision pour Yann Samuell, avant Grand Hôtel et un autre téléfilm, Jamais sans toi, Louna, en 2019. Ma mère, le crabe et moi raconte la maladie et le combat d’une mère de famille atteinte d’un cancer du sein (Emilie Dequenne), vus à travers les yeux de sa fille adolescente (Lorette Nyssen). Adaptée d’un livre d’Anne Percin, cette fiction diffusée sur France 2 oscille entre émotion et pédagogie, puissance brute et réflexion. Au passage, en offrant un bouleversant portrait d’adolescente, Yann Samuell faisait à nouveau montre de son talent à filmer la jeunesse.
Grand Hôtel (2020)
On retrouve aujourd’hui Yann Samuell à la tête de cette nouvelle série de TF1, réalisée en compagnie de Jérémy Minui. Mettant en scène Victor Meutelet (vu dans Clem et révélé dans Le Bazar de la Charité), Carole Bouquet, Bruno Solo, Alain-Fabien Delon ou encore Anny Duperey, Grand Hôtel est l’adaptation d’une série espagnole qui fut diffusée dans son pays d’origine entre 2011 et 2013. Après le succès de son remake des Bracelets Rouges, TF1 continue donc de chercher l’inspiration de l’autre côté des Pyrénées. L’intrigue suit un jeune homme qui se fait embaucher comme serveur dans un palace de la Côte d’Azur pour enquêter sur la disparition mystérieuse de sa sœur, femme de chambre évanouie dans la nature depuis plusieurs mois. A noter que Gran Hotel (le titre de la série originelle) a déjà fait l’objet d’un remake américain l’an dernier, interprété par Demián Bichir (The Bridge, Les 8 Salopards) et produit par Eva Longoria.
Grand Hôtel a été soutenu par le CNC.