Si la première édition du Festival de Cannes s’est déroulée en 1946, c’est en septembre 1939 que devait être lancé ce rendez-vous international du septième art. Mais le festival, imaginé par Jean Zay alors ministre de l’Education nationale et des Beaux-arts, est finalement annulé en réaction à l’entrée en guerre de la France contre l’Allemagne nazie. Créée pour contrer la Mostra de Venise qui a subi à partir de 1938 la pression des politiques nazis et fascistes, cette édition du Festival de Cannes, qui devait être présidée par Louis Lumière et Jean Zay, va revivre 80 ans après sa date de lancement initiale.
Rendez-vous est donné à Orléans, ville natale de l’homme politique exécuté en 1944, du 12 au 17 novembre 2019. « C'est un hommage, bien-sûr, et c'est important pour la mémoire de mon père. Mais c'est aussi l'occasion de trouver le sens d'origine du festival, c'est-à-dire un geste de résistance avant l'heure, contre les régimes fascistes dont Jean Zay avait très tôt perçu le risque mortel », a souligné Hélène Mouchard-Zay, la fille de Jean-Zay, à l’AFP.
Ce Cannes 39, organisé par un comité rassemblant notamment les deux filles de l’ancien ministre, sera l’occasion de découvrir 25 films, sur les 38 sélectionnés à l’époque en compétition officielle. La Taverne de la Jamaïque d’Alfred Hitchcock, L’Homme du Niger de Jacques de Baroncelli, La France est un empire de Jean d'Agraives, Mr Smith au Sénat de Frank Capra ainsi qu’Elle et lui de Leo McCarey font partie de la programmation. Les réalisateurs Amos Gitaï, László Nemes, Pascale Ferran, Julie Bertuccelli et Virginie Linhart ainsi que l’écrivain Yannick Haenel devraient faire partie du jury annonce l’AFP.
Cet événement, auquel n’est pas associé le Festival de Cannes, fera également (re)découvrir hors compétition cinq longs métrages dont Les Dieux du stade de Leni Riefenstahl, primé à la Mostra de Venise 1938, et Alexandre Nevski de Sergueï Eisenstein et Dmitriy Vasilev.
