Bénédicte Kermadec n’a pas suivi de formation classique pour devenir scripte. Elle se forme à l’école alternative « Arts Lab », à Londres. « J’ai abordé le métier du cinéma par le goût de l’artistique », explique-t-elle, dans un entretien donné au CNC, en 2021. En 1975, elle travaille comme scripte pour la première fois sur Flic Story de Jacques Deray. Bénédicte Kermadec est la nièce du réalisateur, qui la forme sur les plateaux. Presque cinquante ans plus tard, sa filmographie compte 54 longs métrages et 31 séries et téléfilms, aux côtés de cinéastes comme Jean-Jacques Beineix, Bertrand Blier, Romain Goupil, Brice Cauvin, Ilan Duran Cohen, Larry Clark, David Lynch, Stéphane Demoustier ou encore Maïmouna Doucouré.
Bénédicte Kermadec s’illustre sur des drames intimistes, comme Revoir Paris (2022) d’Alice Winocour, mais aussi sur des productions historiques, à l’image du film Un peuple et son roi (2018) de Pierre Schoeller. « Le scripte veille sur le film en douce (…) Il oblige tout le monde à se poser les vraies questions, non pas “comment faire” mais “pourquoi faire” ». Bénédicte Kermadec travaille également avec Julia Ducournau sur Grave puis sur Titane, Palme d’Or en 2021, qui a été l’un de ses derniers projets.
Une scripte engagée
En 2005, Bénédicte Kermadec cofonde l’association Les Scriptes Associés, qui a pour but d’œuvrer à la reconnaissance de la profession, ainsi que de défendre et de protéger les droits des scriptes et leurs conditions de travail. En tant que présidente, puis membre de la structure, elle est reconnue pour ses nombreux engagements en faveur de ses collègues, mais également plus largement des intermittents du spectacle.
François Barge-Prieur, critique de cinéma et président de l’association Les Fiches du cinéma, qui a été son assistant, se souvient de « l’intensité extraordinaire qu’elle mettait dans son métier, sans que les ambitions artistiques du film ne lui fassent jamais perdre de vue le bien-être de ses collègues ».