Sa jeunesse, François-Pierre Clavel l’a passé entre Abidjan et New York, naviguant entre plusieurs cultures. Après l’obtention d’un diplôme d’économie à la Sorbonne, il décide de changer de route et se dédie pleinement à la musique. Pendant presque 10 ans, il joue dans divers groupes expérimentaux. Son parcours de musicien l’amène à l’industrie du cinéma. Autodidacte, il crée en 2008 sa propre société, Vudeface Production avec Bastien Ehouzan. Deux ans plus tard, c’est en tant que producteur associé qu’il rejoint Kidam, fondée en 2006 par Alexandre Perrier. Animé par le désir de mettre en lumière les auteurs, il contribue alors à faire émerger les nouveaux talents et à concrétiser leurs projets de films. Un engagement qui l’amène par ailleurs à faire partie de plusieurs commissions du CNC, dont celle de l’Aide avant réalisation à la production de court métrage ou de l’Appel à projets Jeunes sortis d’école.
Sensible aux films d’auteur, il accompagne les propositions cinématographiques singulières de Jérôme Clément-Wilz, Alexe Poukine, Christelle Lheureux... Son intuition l’incite à produire plusieurs des films qui seront distingués au Festival de Cannes. C’est le cas de Kongo d'Hadrien La Vapeur et Corto Vaclav, ou d’Aya réalisé par Simon Coulibaly Gillard, respectivement programmés à l’ACID en 2019 et 2021. Sa plus grande réussite reste néanmoins Rien à foutre du duo Emmanuel Marre et Julie Lecoustre projeté à la Semaine de la Critique 2021. L’aboutissement d’une collaboration commencée avec les courts métrages Les Films de l’été (2017) et D'un château l'autre (2018). L’une de ses dernières productions, Il pleut dans la maison de Paloma Sermon-Daï, s’est démarquée en remportant le prix French Touch 2023.
François-Pierre Clavel venait tout juste de produire Paula d'Angela Terrail et Le Projectionniste de Orkhan Aghazadeh. Il laisse derrière lui une filmographie rare et inventive.