Née à Nantes en 1973, diplômée de l'École nationale supérieure Louis Lumière, Éléonore Faucher fait ses premières armes au cinéma comme assistante-caméra auprès d’Élisabeth Rappeneau (La Famille Sapajou ; 1997), Bruno Dumont (La Vie de Jésus ; 1997) ou encore Sam Karmann (Kennedy et moi ; 1999). C’est en 1994 qu’elle concrétise ses envies de réalisation avec la comédie musicale Les Toilettes de Belle-Ville, son court métrage de fin d’études. Elle y dépeint la rencontre incongrue et musicale de trois rappeurs et d’une femme de ménage dans les toilettes d’une cité. Un premier film sociétal, veine qu’elle continuera inlassablement d’explorer dans ses fictions. Elle signe ensuite un deuxième court Ne prends pas le large en 1998 avant de passer au long métrage avec Brodeuses, récompensé en 2004 au Festival de Cannes (Grand Prix de la Semaine de la critique et Prix SACD du scénario), à celui de Deauville (Prix Michel d’Ornano), de Wroclaw (Meilleur film étranger) ou encore par le Syndicat français de la critique de cinéma (SFCC).
En 2009, Éléonore Faucher adapte Gamines, le roman autobiographique de Sylvie Testud, qui y joue pour l’occasion son propre rôle à l’âge adulte. À la suite de cette adaptation primée au Festival du film du Croisic, la réalisatrice passe au petit écran avec deux téléfilms Les Déferlantes (2013) et La Maladroite (2019), prix Italia et prix du SFCC de la meilleure fiction télévisuelle, ainsi qu’avec la mini-série et saga historique Et la montagne fleurira (2022).
La cinéaste avait d’autre part écrit deux livres : Un petit quelque chose de différent (Syros, 2008), un roman jeunesse qui mêle handicap et conflit algérien (1954-1962), et Quand les cigognes claquaient du bec dans les eucalyptus ou correspondance d'un appelé d'Algérie (Fayard, 2012). Ce dernier était à l'origine un scénario inspiré de la correspondance échangée entre ses parents à l’époque où son père accomplissait son service militaire en Algérie.