Le 19 octobre dernier, James Gray interrompait les répétitions des Noces de Figaro qu’il mettait en scène au Théâtre des Champs-Elysées à Paris pour venir à la Cinémathèque française donner une master class. Profitant de la sortie en salles de son nouveau long métrage Ad Astra et de la rétrospective que la Cinémathèque lui consacrait, le cinéaste était interrogé par le directeur des lieux, Frédéric Bonnaud. L’occasion d’évoquer sa carrière débutée en 1994 avec Little Odessa, et depuis, jalonnée de drames fiévreux (The Yards, La Nuit nous appartient, Two Lovers…), de films en costumes (The Immigrant, The Lost City of Z) et de science-fiction (Ad Astra).
Résultat, près de deux heures de discussion autour des engagements de cet artiste indépendant qui travaille en marge du système hollywoodien. Gray évoque son cinéma bien-sûr, mais aussi les productions Marvel, La Reine des neiges ou encore Jacques Lacan et Louis Aragon.
James Gray a rappelé à tous les futurs cinéastes présents dans la salle que l’important est de rester soi-même. Pour lui, les échecs sont parfois plus importants que les succès car ils peuvent témoigner de l’audace d’un auteur, « et tant pis si cette audace n’est pas récompensée. L’important c’est la recherche d’une vérité… »
A propos de son Two Lovers dont il a été souvent question lors de cette rencontre, il a affirmé en forme de manifeste : « J'avais envie de faire un film dans lequel toutes les émotions sont valides : il n'y a pas de distance entre le film et vous. C'est très difficile de faire un film dans lequel quelqu'un dit : "I love you" et le pense. Pour moi, l'art c'est ça : un engagement émotionnel total. »
