Tout comme dans ses deux longs métrages, la relation au corps transpire par tous les pores du premier film de Julia Ducournau, Junior. Ce drame adolescent d’une vingtaine de minutes, réalisé trois ans après sa sortie de la FEMIS, a été mis en ligne sur la chaîne YouTube d’Unifrance le 22 juillet dernier. On y suit le personnage de Justine, une collégienne rebelle interprétée par l’actrice fétiche de la cinéaste, Garance Marillier, alors âgée de 13 ans. Après avoir contracté ce qui semble être une gastro-entérite aiguë, la jeune fille est sujette à des transformations corporelles extrêmes, qui la fascinent autant qu’elles l’effraient. Cette mise en scène horrifique et gore de la puberté, hommage flagrant au cinéma épidermique de David Cronenberg, alimente avant tout la réflexion sur l’acceptation de soi, comme souvent chez Julia Ducournau.
Réalisé à seulement 27 ans, Junior marque la première apparition de Julia Ducournau à Cannes, ainsi que sa première récompense. Après l’obtention du Petit Rail d’or en 2011, elle fait sensation à la Semaine de la Critique cinq ans plus tard avec Grave, qui marque ses retrouvailles avec Garance Marillier. Pour sa troisième virée sur la Croisette, elle obtient la Palme d’or au Festival de Cannes 2021 pour Titane, où elle explore à nouveau le sujet du corps et de la monstruosité.
