Karl Lagerfeld s’est éteint ce mardi matin à l’hôpital américain de Neuilly à l’âge « supposé » de 85 ans. Difficile de savoir en effet la date de naissance exacte du très discret directeur artistique de Chanel qui protégeait jalousement certains détails de sa vie privée. Incontournable dans le monde de la mode, le créateur inséparable de ses incontournables lunettes noires a marqué de son empreinte la Haute couture. Mais pas seulement…
Lagerfeld acteur et réalisateur
Le couturier qui a habillé les stars du monde entier a fait quelques incursions remarquées au cinéma aussi bien devant la caméra qu’en restant dans l’ombre. Les cinéphiles ont ainsi pu le découvrir dans L’Amour (1973) coréalisé par Andy Warhol et Paul Morrissey. Il a également joué son propre rôle dans une poignée de réalisations dont La Doublure de Francis Veber et Lolo de Julie Delpy. Il était également à l’honneur dans le documentaire Lagerfeld Confidentiel réalisé par Rodolphe Marconi et Liova Jedlicki.
Aux commandes de la direction artistique de Chanel depuis le début des années 1980, Karl Lagerfeld a mis son talent de créateur non seulement au service des collections de la maison française mais également pour certains courts métrages de la marque. Il a ainsi réalisé Reincarnation (2014) avec Pharrell Williams et Géraldine Chaplin ainsi que Once and Forever (2015) dans lequel il mettait en scène Kristen Stewart dans la peau d’une actrice diva jouant dans un biopic de Coco Chanel.
Lagerfeld costumier
Mais c’est dans le rôle qui lui allait le mieux que Karl Lagerfeld a définitivement brillé dans le monde du septième art : celui de créateur de mode. On lui doit ainsi les costumes du Festin de Babette (Oscar du meilleur film étranger en 1988) de Gabriel Axel, long métrage porté notamment par Stéphane Audran. Pendant près de 20 ans, Karl Lagerfeld a d’ailleurs régulièrement habillé à l’écran la comédienne. Commencée par Juste avant la nuit de Claude Chabrol, leur collaboration se poursuivra sur une trentaine de films et fictions télévisées.
« Ce travail était différent de son activité dans la mode et c’est certainement ce qui l’amusait. Les débordements de son imagination me renvoyaient aux déguisements de mon enfance. C’était léger, joyeux, différent », confiait d’ailleurs la comédienne dans un entretien accordé à Vogue pour évoquer celui qui l’a habillée dans Violette Nozière de Claude Chabrol ou encore dans Coup de torchon réalisé par Bertrand Tavernier.