Du 20 au 26 août prochains, les Etats généraux du film documentaire de Lussas célèbrent leur 35e édition. Ce festival créé en 1989 par Jean-Marie Barbe, la Bande à Lumière et l'association Ardèche Images, et soutenu notamment par le CNC, la Sacem et la Scam, a pour vocation de faciliter les rencontres entre les professionnels et les étudiants en cinéma et audiovisuel et de privilégier les échanges entre les réalisateurs et le public.
Explorant des pays ou des pans d’histoire du documentaire rarement défrichés, le festival - non compétitif - s’intéresse cette année à l’histoire du cinéma documentaire colombien des années 60 au début des années 90. Une histoire bien mal connue qui révèle la fragilité de la production cinématographique de cette période, les cinéastes colombiens tâtonnant alors pour exister dans un panorama dominé par le cinéma nord-américain et la propagande d'État. Un focus sur Luis Ospina, l’une des figures les plus influentes et novatrices du cinéma colombien, devenu une référence incontournable pour les nouvelles générations de cinéastes, sera ainsi proposé aux festivaliers.
Autre moment phare du festival : un séminaire autour de la représentation de la justice au cinéma. L'occasion de réfléchir à la façon de « penser une pratique cinématographique et éclairante de l’exercice de la justice quand le flot des images de toute origine risque de se placer sur le terrain d’une justice populaire. » Du procès de Nuremberg aux récentes audiences des attentats du 13 novembre 2015, ce séminaire, intitulé « Filmer les procès, filmer la justice… l’image juste ? », interrogera l'évolution de la documentation des grands procès au cours du XXe et du XXIe siècle.
Dans le cadre des rencontres professionnelles, des journées collaboratives avec la Sacem et la Scam seront organisées ainsi que des ateliers autour du soutien à la diversité de la création et de l’aide à l’innovation documentaire, animés tous deux par le CNC.