En septembre 1974, l’inventeur Garrett Brown dépose le brevet d’un prototype qu’il développe depuis deux ans : un système de stabilisation de caméra portée, qui permet à un opérateur harnaché en mouvement de filmer de manière fluide. Cette invention est idéale pour insuffler de l’énergie aux scènes ou pour tourner des plans-séquence complexes et longs. Le Steadicam (de Steady Camera, caméra stable) est né et une nouvelle esthétique, qui va révolutionner le cinéma, en découle.
Le 15 mars dernier, lors du festival Toute la mémoire du monde organisé par la Cinémathèque française, Garrett Brown a donné une master class que l’on peut désormais visionner en intégralité sur le site de la Cinémathèque. Il y évoque sa prédilection pour les plans en mouvement, point de départ de ses recherches techniques qu’il expérimenta sur des publicités et des petits films familiaux.
Il revient également sur les films majeurs qui ont, à partir de 1976, utilisé le Steadicam. L’un des tout premiers et des plus célèbres est Rocky : le plan où Sylvester Stallone monte les marches en courant est filmé par Garrett Brown lui-même. En 1980, dans Shining de Stanley Kubrick, les plans dans l’hôtel ou dans le labyrinthe sont également filmés par Garrett Brown avec son invention.
Ce nouvel outil devient dès lors incontournable. Brian de Palma (Snake Eyes), Martin Scorsese (Casino), Quentin Tarantino (Pulp Fiction) s’en serviront pour filmer des séquences complexes de leurs films.